Une vaste étude internationale menée sous l’égide de l’université de Göteborg a notamment porté sur la manière dont, avant la naissance, les gènes de la mère et ceux de l’enfant à naître « exercent des effets mutuellement antagonistes ». L’objectif est d’acquérir des connaissances quant aux facteurs génétiques à l’origine des accouchements prématurés. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature Genetics[1].
Pour cette étude, quelque 90 chercheurs du Early Growth Genetics Consortium (EGG), un réseau international, ont apporté leur concours. Un peu plus de 20 cohortes de naissance, correspondant à un total de 279 043 individus, ont été incluses.
« Nous avons pu identifier de nombreux variants génétiques associés au moment de l’accouchement, qui n’avaient pas été découverts auparavant », indique Bo Jacobsson, professeur d’obstétrique et de gynécologie à l’Académie Sahlgrenska de Université de Göteborg, qui dirigé l’étude. « Ce que nous voyons, c’est qu’il pourrait y avoir un conflit entre les génomes de la femme et de l’enfant à naître lorsqu’il s’agit de la durée de la grossesse. Les gènes de la femme favorisent un début de travail plus précoce pour expulser l’enfant, pour sa propre survie, tandis que ceux de l’enfant à naître favorisent la prolongation de la grossesse pour prendre du poids. Ils parviennent donc à une sorte de compromis », explique Pol Solé Navais, chercheur à l’Académie Sahlgrenska et premier auteur de l’étude.
En s’appuyant sur ces résultats, les chercheurs espèrent pouvoir développer des médicaments destinés à provoquer l’accouchement ou, au contraire, à prévenir les naissances prématurées.
[1] Pol Solé-Navais, Genetic effects on the timing of parturition and links to fetal birth weight, Nature Genetics (2023). DOI: 10.1038/s41588-023-01343-9.
Source : Medical Xpress, University of Gothenburg (03/04/2023)