La sédation palliative

Publié le 26 Mar, 2008

Responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, Pierre-Olivier Arduin analyse l’affaire Chantal Sébire. Il explique que depuis le début, "l’affaire est orchestrée par l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) qui croyait tenir dans le cas de cette femme de 52 ans, le moyen de relancer le débat sur la légalisation de l’euthanasie et de porter un coup fatal à la loi Leonetti."

Il rappelle que des protagonistes de l’affaire, l’avocat de Chantal Sébire et le médecin qui se disait prêt à lui injecter le produit, sont adhérents de l’association."Comment ne pas condamner l’instrumentalisation de la détresse légitime d’une femme pour légaliser l’euthanasie"?, s’interroge-t-il.

Il rappelle qu’en rendant son ordonnance, le tribunal de grande instance de Dijon a expliqué que la demande de Chantal Sébire s’opposait à la législation, au code de santé publique, au code de déontologie médicale, au code pénal et à la Convention européenne des droits de l’homme.

Pierre-Olivier Arduin rappelle également que Nicolas Sarkozy avait voulu s’assurer que tout avait été mis en place pour soulager les souffrances de cette femme. Or, il était proposé à la malade de recourir à une sédation palliative. "Cette sédation fait partie des bonnes pratiques en fin de vie", explique-t-il. "Elle consiste, en cas de symptômes douloureux réfractaires, à induire une baisse de la vigilance de la personne, en utilisant des moyens pharmacologiques adaptés que les praticiens des soins palliatifs maîtrisent avec à-propos". Marie-Sylvie Richard, chef de service des soins palliatifs à la maison médicale Jeanne Garnier, rappelle que "l’objectif de la sédation est d’aider le malade à passer le cap […] et ne vise que le soulagement du malade. Provoquer volontairement la mort ne relève pas du soin, pratiquer une sédation réfléchie et appropriée, oui". Certes, la sédation peut parfois accélérer le processus du mourir. "L’effet bon et premier délibérément recherché est de calmer la souffrance tandis que l’effet secondaire non voulu mais prévu et accepté comme un risque peut  être une précipitation du décès", souligne Pierre-Olivier Arduin.

Décryptage 20/03/08

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