Mardi 27 novembre, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu’il sera désormais possible de se faire prescrire et rembourser des préservatifs masculins de la marque EDEN, à partir du 10 décembre prochain.
L’Assurance-maladie prendra à sa charge 60 % du coût de ces préservatifs et les complémentaires santé pourront instaurer une prise en charge de la différence.
Cette mesure vise deux objectifs :
- Prévenir les cas de maladies sexuellement transmissibles. Celles-ci ont fortement augmenté, depuis une vingtaine d’années, ce qui serait dû à l’amélioration du dépistage et du diagnostic des IST et à l’abandon du préservatif.
- Permettre au plus grand nombre d’accéder à ce moyen de contraception. D’après une enquête récente menée par l’Institut ELABE, « 75 % des jeunes affirment qu’ils utiliseraient davantage le préservatif s’il était remboursé ».
Jean-Yves Nau cependant alerte. La commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé a conclu que si le service attendu d’EDEN®, préservatif masculin lubrifié, était « satisfaisant », elle note l’ « absence d’amélioration du service attendu ». Ainsi, « EDEN®, répond à un besoin couvert par l’ensemble des préservatifs masculins disponibles par divers canaux de distribution commerciale (de l’ordre de 110 millions d’unités par an) ou faisant l’objet de programmes de mise à disposition à titre gratuit (environ 6 millions d’unités) ».
La Commission ajoute : « Toutefois, aucune étude permettant de conclure sur l‘impact en santé publique d’une prise en charge par la collectivité n’est disponible » et elle note que « la population cible ne peut être estimée, les données disponibles ne permettant pas d’estimer le nombre de personnes utilisant des préservatifs spécifiquement pour la prévention des IST ». Enfin, elle précise : « Il serait souhaitable que des données permettant de mesurer l’impact sur la santé publique de la prise en charge par l’Assurance maladie des préservatifs soient disponibles lors du renouvellement de la demande de remboursement ». Le bloggeur d’interroger : « Sera-ce le cas ? ».
Selon la Haute Autorité de Santé, environ deux millions de couples hétérosexuels et homosexuels seraient des utilisateurs déclarés de préservatif en tant que moyen de contraception ou comme moyen de prévention des infections sexuellement transmissibles.
Le Monde, François Béguin (27/11/2018) ; Le Quotidien du médecin, Hélia Hakimi-Prévot (27/11/2018) ; Jean-Yves Nau (27/11/2018)