Edouard Philippe a annoncé hier que la révision de la loi de bioéthique – « initialement programmée au Parlement en 2018 », serait examinée fin septembre à l’Assemblée nationale, autorisant l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires. « Sans que l’on puisse raisonnablement prédire quand cet examen à haut potentiel polémique sera achevé », commente Jean-Yves Nau, journaliste et docteur en médecine. Toutefois le gouvernement « se donne jusqu’à mars 2020 pour promulguer cette loi ». « Je suis persuadé que nous pouvons atteindre une forme de débat serein, profond, sérieux, à la hauteur des exigences de notre pays » a estimé le Premier ministre, lors de sa déclaration de politique générale, confiant dans l’arbitrage fait concernant les questions de l’accès aux origines ou de la filiation en cas de PMA avec un tiers donneur[1]. Il a ajouté vouloir « un débat apaisé », qui ne se fasse pas « au prix de la libération d’une certaine parole ».
« Je pense très clairement que c’est une erreur politique et une injustice sociale » a réagi la présidente de La Manif pour Tous, Ludovine de La Rochère, avant d’informer que le mouvement social de La Manif Pour Tous était « prêt à se mobiliser, dans la durée ».
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[1] La transcription automatique des enfants nés par GPA à l”étranger ne devrait pas figurer dans la loi.
AFP (13/06/2019)
Jean-Yves Nau (12/06/2019) – «PMA pour toutes» : les polémiques politiques sont programmées pour septembre