Alors que le projet de loi bioéthique revient en séance cet après midi, un nouveau sujet pourrait y être intégré : le don du corps, avec pour objectif de rappeler les principes qui s’y rapportent (respect, enseignement médical, recherche, etc.).
Cette pratique est réglementée depuis 1887 par le droit des funérailles et le Code général des collectivités territoriales. Depuis 2006, existe également une charte des laboratoires d’anatomie, écrite par le Collège médical français des professeurs d’anatomie (CMFPA). Cependant, la réglementation reste générale et donne lieu à des pratiques différentes selon les établissements de don. Le Pr Pascal Frileux, directeur scientifique de l’École de chirurgie de Paris (AP-HP) affirme : « Nous considérons le corps mort comme un corps vivant ». Pourtant, le scandale du centre de l’Université Paris Descartes a mis en évidence des dérives.
Face à cela, l’association Justice et Dignité agit en faveur d’un “parcours du donateur”, prévoyant une série d’étapes harmonisées depuis la réflexion préalable au consentement jusqu’au traitement du corps. Plusieurs points sont sujets à discussion : Le donateur peut-il avoir le choix des usages auxquels sera soumis son corps ? La gratuité peut-elle être totale ? Car la question des frais du don cache un risque d’une marchandisation des corps. L’extraction de pièces anatomiques est-elle en accord avec le principe de respect du corps humain ?
La loi de bioéthique pourrait permettre d’aboutir à la mise en place d’un financement des centres de dons et ouvrir la voie à la création d’un centre national du don de corps (CNDC).
Source : Le Quotidien du médecin, Coline Garré (04/06/2020)