Le quotidien La Croix consacre son supplément Science& Éthique aux personnes dites "en état végétatif".
Depuis une circulaire de 2002, ces personnes sont hospitalisées dans des services spécialisés. Les deux grandes causes à l’origine de l’état végétatif sont la privation d’oxygène (l’anoxie) et le traumatisme crânien. Après un tel choc, les grandes étapes d’évolution sont le coma, l’état végétatif, l’état pauci relationnel, la phase d’éveil et la récupération. Un état végétatif correspond à des lésions étendues aux hémisphères cérébraux, avec maintien relatif du fonctionnement du tronc cérébral, qui contrôle l’éveil et les fonctions vitales. On parle d’état végétatif chronique lorsque cet état persiste depuis plus d’un an, après un traumatisme crânien, depuis plus de trois mois après une anoxie. En France, le nombre de patients en état végétatif chronique est estimé entre 1000 et 2000 personnes.
Le Dr Catherine Kiefer, chef de service de soins pour traumatisés crâniens de l’hôpital nord de Villeneuve la Garenne, regrette que "personne" ne veuille s’occuper de ces patients alors que ces malades "sont des personnes à qui l’on doit des soins". Leur prise en charge suppose de leur assurer l’hydratation et l’alimentation, de leur procurer un certain confort (lutte contre les escarres, infections,..) et de mettre en oeuvre des techniques d’éveil. Ce n’est pas un malade en phase terminale, il n’a pas besoin de fonction vitale pour vivre, rappelle le Dr Gian Luigi Gigli dans Zenit (cf. revue de presse du 07/03/05).
Roselyne, cadre hospitalier dans le service, explique que jamais il n’y a eu de demande d’euthanasie de la part des familles. La véritable question qui se pose est de savoir s’il faut ou non envoyer ces patients en réanimation suite à une complication vitale.
Le Père Verspieren rappelle que les personnes en état végétatif "restent des personnes humaines et doivent être accueillies comme telles par la société". Elles "se trouvent dans une situation limite. Nous leur devons des soins et des traitements adaptés, ainsi que la mise en oeuvre de techniques de stimulation adéquates, pour essayer d’obtenir leur éveil". Quand se pose la question de traitement intensif contre une défaillance vitale, "la médecine n’a pas vocation à lutter contre un processus de mort lorsque cette intervention thérapeutique ne peut avoir pour effet que de maintenir en vie dans une situation limite".
Jean Leonetti, rapporteur de la proposition de loi sur la fin de vie à l’Assemblée nationale, rappelle que l’article 8 stipule que "lorsqu’une personne en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin peut décider de limiter ou d’arrêter un traitement inutile ou impuissant à améliorer l’état de santé du malade, après avoir respecté une procédure collégiale et consulté la personne de confiance, la famille et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne". Rappelons, que l’exposé des motifs de la dite proposition précise que l’alimentation artificielle est considérée par le Conseil de l’Europe, les médecins et les théologiens comme un traitement…
Jusqu’à maintenant, les médecins s’accordaient à ne pas débrancher la sonde d’alimentation d’un patient en état végétatif car il mourrait de faim et à ne pas administrer de lourds traitements qui pourraient s’assimiler à de l’acharnement.
Documents à consulter : | |
La proposition de loi relative à la fin de vie | |
Discours de Jean-Paul II au Congrès international sur les états végétatifs chroniques (20 mars 2004) |
La Croix (Marianne Gomez) 29/03/05