Des chercheurs de l’Université d’Edimbourg ont découvert que la prise d’antalgiques pouvait avoir des incidences sur la fécondité ultérieure de l’enfant. Ces molécules agiraient en laissant des traces sur son ADN.
Aussi, les scientifiques insistent pour que certains médicaments, y compris le Paracetamol, soient délivrés avec prudence au cours de la grossesse. Ils rappellent que quand la prise s’avère nécessaire, « nous encourageons les femmes à réfléchir soigneusement avant de prendre des analgésiques pendant la grossesse et à suivre les directives existantes, en prenant la dose la plus faible possible dans un laps de temps le plus court possible », a déclaré le Dr Rod Mitchell, directeur du Centre de santé reproductive de l’Université d’Edimbourg. La prise d’Ibuprofène quant à elle, doit être évitée.
L’étude a comparé les effets de ces deux principes actifs sur des gamètes fœtaux humains. L’exposition de ces tissus humains à l’un ou l’autre des principes actifs a réduit de manière significative le nombre de cellules germinales qui donneront naissance aux gamètes de l’enfant. Les ovaires exposés au Paracétamol pendant une semaine enregistraient une baisse de 40% d’ovocytes, et de 50% avec l’Ibuprofène. La même expérience effectuée sur du tissu testiculaire avec ces deux molécules entraine une baisse de 25% des cellules productrices de spermatozoïdes.
Les chercheurs ont découvert que ces changements étaient dus à des modifications de la structure de l’ADN, appelés marques épigénétiques. Ces marques se transmettent héréditairement, expliquant ainsi la baisse de fécondité constatée dans la descendance.
Les effets des antalgiques sur les cellules germinales sont probablement causés par leur action sur les prostaglandines, qui ont des fonctions clés dans les ovaires et les testicules.
BBC (16/04/2018), Medical Press (16/04/2018)