La population mondiale vieillit

Publié le 22 Juil, 2005

2000 spécialistes de la démographie sont réunis depuis le 18 juillet à Tours, pour le 25e Congrès international de la population. Leurs conclusions sont surprenantes : l’accroissement de la population mondiale se ralentit. De plus de 2% dans les années 60, il est passé à 1,2% dans les dernières années. Cela remet fortement en cause les prédictions alarmistes sur la "bombe démographique" prédite dans les années 50 : d’une prédiction à 15 milliards d’habitants pour le milieu de ce siècle, on est passé aujourd’hui à une stabilisation à 9 milliards. La population pourrait même commencer à baisser vers 2050.

En effet, plus de la moitié de l’humanité vit dans un pays ou la fécondité est inférieure à 2,1 enfants par femme, taux nécessaire au renouvellement de la population. Le taux le plus faible étant détenu par le Japon (1,3 enfant par femme) et le plus élevé par le Niger (8 enfants par femme). L’Union européenne ayant une moyenne de 1,4 enfant par femme. L’Inde avec un chiffre de 3 enfants par femme devrait bientôt être plus peuplée que la Chine, qui, elle, ne fait que 1,6 enfant par femme.

Mais les pays où la fécondité est la plus élevée ne sont pas ceux où l’on vit le plus longtemps. Au Japon, on a une espérance de vie de 82 ans, tandis qu’en Zambie on atteint seulement 37 ans. Le sida ayant une forte influence sur cet indicateur dans les pays africains. En Russie la moyenne se situe vers 65 ans.

Selon les Nations unies, la part des plus de 60 ans devrait atteindre 21% en 2040, pour toute la population mondiale. Et l’âge médian devrait passer à 37 ans. Même la Chine devrait subir ce vieillissement à une vitesse accélérée. Ce qui devrait perturber les rapports sociaux dans le monde.

Dans une ambiance décontractée, les congressistes de Tours ont été invités à débattre de l’efficacité des politiques de natalité sur le taux de fécondité. Les avis sont partagés, chacun s’appuyant sur des exemples différents. Mais finalement l’Australien Peter MacDonalds fait remarquer que les pays industrialisés qui ont plus de 1,5 enfant par femme ont tous favorisé des politiques encourageant la fécondité, comme par exemple la  France qui atteint aujourd’hui 1,9 enfant par femme.

En Europe, la France se situe en 4e position derrière l’Albanie, l’Irlande et l’Islande, qui enregistrent 2 enfants par femme, loin devant l’Allemagne et l’Italie, l’Espagne et la Roumanie, qui atteignent seulement le taux de 1,3. C’est ainsi que l’Espagne et l’Italie devraient avoir perdu le quart de leur population d’ici 2050.

En Italie on s’inquiète de ce phénomène, qui ne correspond pourtant pas à une baisse du désir d’enfant. Pour le professeur Graziella Caselli, directrice du département des sciences démographiques à l’université romaine La Sapienza, "L’absence de véritable politique familiale alliée aux contraintes professionnelles, matérielles et immobilières font que ces femmes se résignent à n’avoir qu’un enfant, voire à ne jamais donner la vie."

Inversement, certains démographes attribuent la "bonne place" de la France, qui devrait continuer à voir sa population augmenter jusqu’à 63 millions en 2025, à "une politique familiale habile et consensuelle, incitant à la natalité, en alliant des prestations familiales et des aides au logement". Mais d’autres, avouent aussi leur perplexité devant l’effet 2000, l’année où, brusquement, les indices de fécondité se sont soudain améliorés en France, sans explications connues jusqu’ici.

Le Monde (Pierre Le Hir – Jean-Yves Nau) 22/07/2005 – La Croix (Aude Carasco) 22/07/2005

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