La GPA et la « pathologisation » du désir d’enfant

Publié le 31 Mai, 2017

Maria de Koninck, sociologue et professeur émérite à la faculté de médecine de l’Université Laval au Québec estime qu’il faut « bannir à tout prix » la Gestation pour Autrui (GPA). Deux décisions récentes ont forcé la province à reconnaitre l’adoption de bébés par des parents québécois ayant eu recours à des mères porteuses en Asie, et le gouvernement cherche à « clarifier le flou juridique » actuel. Mais pour la sociologue, le débat nécessaire n’a pas lieu, car « la question des droits nuit beaucoup à la réflexion. Ces dernières décennies, on a développé les droits individuels, ce qui est une excellente chose, mais on est rendu à un moment où ceux-ci prennent le dessus sur la discussion autour du bien commun ». Parmi ces droits, le « droit à l’enfant » est « fortement contestable », et bloque tout débat. Elle dénonce aussi « la confusion autour du respect des droits des homosexuels dans ce dossier. Est-ce qu’interdire le recours aux mères porteuses est une négation de leurs droits parce que cette pratique leur permet d’avoir des enfants ? L’enfant n’est pourtant pas une chose à laquelle on a droit ». A la racine de ce « droit à l’enfant », il y a « une construction sociale du désir d’enfant à tout prix – de son enfant à tout prix – qui s’accompagne d’une détresse ». La sociologue la nomme « pathologisation et médicalisation du désir d’enfant. Puisque la médecine à rendu possible de se reproduire malgré l’infertilité d’un des membres du couple, les gens ne peuvent plus faire leur deuil. On peut travailler là-dessus, comme société. C’est une question délicate … ».

Québec Science, Mélissa Guillemette (1/06/2017)

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