La dignité, un mot dévoyé

Publié le 23 Avr, 2021

Depuis les Lumières, l’idée que « la dignité serait un attribut de l’Homme et qu’elle consiste principalement en son autonomie » s’est répandue. Le terme est désormais largement invoqué dans le débat sur l’euthanasie.

Pourtant, écrivait Michel Houellebecq il y a quelques semaines : « Je n’ai guère eu l’impression, tout au long de ma vie, de manifester une dignité exceptionnelle, et je n’ai pas l’impression que ce soit appelé à s’améliorer. (…) Bon, et alors ? Si c’est ça, la dignité, on peut très bien vivre sans ; on s’en passe. Par contre, on a tous plus ou moins besoin de se sentir nécessaires ou aimés » (cf. Euthanasie : des médecins disent non, et ils ne sont pas les seuls).

Ainsi, insiste le philosophe Martin Steffens, « la dignité est ce dont on manque. Elle est ce que nous prête autrui quand il prend soin de nous. Le bébé humain ne naît ni libre, ni égal en dignité. Il n’est pourvu d’aucun droit qu’il puisse se revendiquer. Il n’est qu’un cri, une supplique, pour celle et celui qui répondront de lui. S’il se sait digne, c’est dans les yeux de sa mère, tant que dure son regard ». La dignité, loin d’être « un attribut intrinsèque de ma personne », ne tient « jamais qu’à un fil, le fil de la relation ».

Source : La Croix, Martin Steffens (23/04/2021)

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