La détransition « à la fois possible et bénéfique » selon une étude

Publié le 5 Déc, 2023

« Pour certaines personnes transgenres, la détransition est à la fois possible et bénéfique », c’est la conclusion d’une étude publiée dans la revue Archives of Sexual Behavior [1].

Pour y aboutir, les chercheurs ont examiné le cas de 78 Américains[2], âgés de 18 à 33 ans, « qui s’étaient précédemment identifiés comme transgenres et qui avaient cessé de s’identifier comme tels au moins six mois auparavant ». En moyenne, les participants s’étaient déclarés transgenres pour la première fois à l’âge de 17,1 ans, et l’étaient depuis 5,4 ans au moment de leur contribution à l’étude. Parmi eux, 83% avaient pris « plusieurs mesures en vue d’une transition sociale », et 68 % avaient pris « au moins une mesure médicale ».

Des transitions souvent rapides

Les chercheurs ont constaté que moins de 17% des participants répondaient aux critères diagnostiques [3] pour la dysphorie de genre dans l’enfance. En revanche, 53% des participants pensaient que la « dysphorie de genre à apparition rapide » s’appliquait à eux (cf. Transition de genre : une étude documente la « contagion sociale »).

En outre, les participants ont fait état d’un « taux élevé de diagnostics psychiatriques, dont un grand nombre avant la trans-identification » (cf. Genre et autisme : des médecins poursuivis aux Etats-Unis).

Une amélioration de la santé après la détransition

Les participants ont déclaré que leur santé psychologique s’était « considérablement améliorée » depuis la détransition. Une amélioration traduite par des « des diminutions marquées de l’automutilation et de la dysphorie de genre » et « des augmentations marquées de l’épanouissement ».

Selon eux, leur « trans-identification initiale » avait été liée à une confusion entre des problèmes de santé mentale ou des réactions à des traumatismes et une dysphorie de genre. Par ailleurs, c’est en raison de changements intérieurs qu’ils ont détransitionné, plus qu’à cause de pressions extérieures.

Un phénomène toujours d’ampleur

Cette étude parait alors que, selon les chiffres du recensement de la population québécoise en 2021, 10 155 jeunes de 15 à 34 ans se sont déclarés « transgenres »[4] ou « non binaires »[5], soit environ 1 jeune sur 200.

Tandis que les jeunes de 15 à 34 ans représentent 28% de la population générale, la proportion de jeunes parmi les personnes se déclarant « transgenres » ou « non binaires » est de 63%. Chez les plus de 35 ans, 61% des personnes transgenres sont des hommes se déclarant femmes. A l’inverse, les hommes transgenres sont majoritaires (55%) chez les 15-34 ans.

 

[1] Littman, L., O’Malley, S., Kerschner, H. et al. Detransition and Desistance Among Previously Trans-Identified Young Adults. Arch Sex Behav (2023). https://doi.org/10.1007/s10508-023-02716-1

[2] Dont 71 femmes

[3] DSM-5

[4] 5230 jeunes

[5] 4925 se sont déclarés d’un genre qui n’est « pas exclusivement masculin ou féminin », ce qui comprend « les personnes dont le genre déclaré est agenre, pangenre, queer, fluide, non conforme ou encore bispirituel, un terme propre à certains peuples autochtones d’Amérique du Nord »

Sources : Archives of Sexual Behavior (01/12/2023) ; TVA nouvelles, Gabriel Côté (30/11/2023) – Photo : iStock

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