Dans le contexte de S3Odeon, un cycle de conférences qui mobilise de nombreux acteurs scientifiques de la santé qui aura lieu le samedi 12 septembre prochain à Paris, le philosophe Jean-Michel Besnier fait le point sur les évolutions scientifiques qui ont impacté le domaine de la santé.
La science connait un passage difficile ; elle passerait d’une science destinée, à l’origine, à décrypter les relations de cause à effet entre divers phénomènes, à une « techno-science » désireuse de produire des effets et de prédire un « futur possible ». Sur le plan médical, ce changement aurait donné naissance à une « vision mécaniste du vivant, qui voit le corps comme une simple machine composée de pièces » à l’origine de la disparition de l’essentiel dans les soins : le langage, le dialogue entre le patient et le médecin. L’examen clinique est devenu de plus en plus rapide : pour des questions de rentabilité, tant du point de vue du médecin que du patient, qui a tendance à se placer dans une situation de « consommateur vis-à-vis de la médecine », et qui veut « le meilleur technologique ».
Malgré cet état des lieux assez sévère sur la santé du futur, Jean-Michel Besnier relève cependant avec optimisme l’apparition « de plus en plus de chaires d’éthique dans les CHU », ce qui entrainera une « résistance du corps médical à la technologisation galopante ».
Sciences et Avenir (06/09/2015)