
« Le jour où j’ai découvert les soins palliatifs, j’ai su que je ne voudrais et ne pourrais plus faire que ça. »
Avec A la vie, son premier ouvrage, l’Homme étoilé nous faisait entrer, avec une bonne humeur contagieuse, dans le quotidien de son service de soins palliatifs à travers plusieurs visages de patients. Dans ce nouvel opuscule Je serai là, toujours aussi enlevé, c’est la genèse de sa vocation auprès des patients en fin de vie qu’il raconte.
L’histoire de Lucie devait être décisive dans le parcours de Xavier. Lucie est dans un service d’hématologie. C’est une battante mais la maladie la rattrape. Elle se vide de son sang. Toute une nuit, Xavier se tient à ses côtés, change les cotons, parle avec elle. Malgré tout, désespérée, elle demande l’euthanasie. « Devant la gravité et le stade terminal de la maladie », les médecins lui accordent « selon les lois en vigueur en Belgique ». Deux jours plus tard, « on lui administra la mort ». Quand Xavier revient prendre son poste de nuit, « sa chambre était vide, son dossier rangé. Elle n’était plus qu’un souvenir ».
Pour Xavier, l’euthanasie de Lucie est un échec et une culpabilité. « Au milieu de la nuit, j’ai réouvert son dossier pour m’emparer de sa demande d’euthanasie que j’ai lue un nombre incalculable de fois ». Il la photocopie. « Elle est restée au fond de chacun des vestiaires que j’ai occupés ces dix dernières années. Je n’ai jamais réussi à la relire avec apaisement ».
Dix ans plus tard, à l’occasion d’un autre décès difficile, il comprend son rôle auprès des patients : « Si je ne peux pas promettre une fin idéale, je peux garantir une main tendue, une oreille attentive, un regard compatissant et tendre… je serai là ! ». Sans donner la mort.
A travers ces anecdotes, les visages de ses patients accompagnés, aidés, soutenus mais surtout écoutés, rencontrés, c’est toujours le même hymne à la vie qui se dégage. L’homme étoilé, à travers Xavier, explique : « à travers mon travail, je retrouve une certaine foi en l’homme ». Entre les vivants et ceux qui s’en vont, c’est plutôt un relai qui se transmet à hauteur d’âmes : « ceux qui vont mourir nous apprennent à vivre (…) et à aimer la vie ».
A lire absolument.
Editions : Calmann Lévy
Date de parution : 20/01/2021
Nombre de pages : 144