Au Japon, une employée enceinte a été réprimandée pour gestation en dehors du «calendrier de grossesse » prévu par l’entreprise. Cette dernière a instauré un système de rotation au cours duquel ses employées peuvent notamment choisir de se marier, ou d’avoir un enfant. Ce genre de planning n’est pas rare dans les entreprises où la majorité des employées sont des femmes.
«Le directeur de la crèche où elle travaille avait déterminé un ordre dans lequel les employées pouvaient se marier ou tomber enceinte, et selon une règle tacite, chacune devait attendre et ne pas prendre la place d’une employée plus haut placée ». Certaines apprennent qu’elles ne pourront engendrer que dans… 8 ou 9 ans, sous peine de sanctions « pour égoïsme » pouvant aller, pour 20% d’entre elles, jusqu’au licenciement.
Au Sri Lanka, les recruteurs demandent aux femmes d’être sous contraceptifs pour postuler à une offre. Sur le marché de l’emploi, les agences de recrutement vont jusqu’à donner « des garanties de 3 mois sans grossesse». Six d’entre eux ont été licenciés par le gouvernement, qui essaye de lutter contre ces pratiques. Ces femmes, devenues soutien de famille depuis le décès de leur mari (guerre civile) n’ont d’autre choix que de travailler et refusent la plupart du temps de témoigner. Les enquêteurs ont constaté que les agences promeuvent le Depo-Provera, un contraceptif injectable efficace trois mois.
Rothna Begum, chercheuse en droits des femmes de l’Observatoire des Droits de l’Homme, explique : «Les travailleurs migrants dans le Golfe sont traités comme des marchandises par les agences et les employeurs dans la mesure où leur corps et leurs choix ne sont plus les leurs au moment de la migration. Dès qu’ ils trouvent un emploi, une « dynamique de pouvoir » se met en place permettant l’exploitation et l’abus de prospérer. »
Slate (04/4/2018), The Guardian (06/4/2018)