Japon, pionnier des cellules IPS

Publié le 5 Déc, 2014

L’institut Kobé (Japon) expose les résultats préliminaires du premier et unique essai clinique mondial utilisant des cellules IPS.

 

L’ophtalmologiste Masayo Takahashi explique qu’il s’agit de cellules de la peau de patients atteints d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), lesquelles ont été transformées en cellules rétiniennes. « Le principal avantage des iPS par rapport aux cellules souches embryonnaires, c’est qu’elles proviennent du patient lui-même. Du coup, il n’y a pas besoin de traitements antirejet après l’implantation. » Elle constate qu’un an après l’opération, une amélioration visuelle des patients est mesurable. Il est prévu que six patients soient greffés en deux ans.

 

Un autre projet de recherche semble prometteur, celui du Pr Jun Takahashi. Il a réussi à améliorer la fonction motrice de singes atteints de la maladie de Parkinson « avec des neurones dopaminergiques issus d’IPS ». Il compte passer au stade de l’essai clinique (chez l’homme donc) d’ici deux ans.

 

Le Monde explique l’intérêt des Japonais pour cellules IPS : « Elles présentent l’avantage de contourner les verrous éthiques ou légaux liés aux cellules souches embryonnaires dont l’usage clinique est interdit au Japon. »

 

Le Japon, un pionnier désormais en matière d’IPS, a investi dans des bâtiments et des équipements de pointe pour se donner les moyens d’assurer son avantage, « comme le montrent des travaux parus le 26 novembre dans Stem Cell Reports et grâce auxquels, pour la première fois, Shinya Yamanaka et ses collaborateurs du CiRA1 sont parvenus à éditer le génome d’une cellule iPS pour corriger l’anomalie génétique responsable de la dystrophie musculaire de Duchenne. » Pour Annelise Bennaceur-Griscelli, spécialiste des cellules souches à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), « les possibilités de cette approche sont énormes ».

 

Par ailleurs, un des objectifs du Japon est de constituer une banque de cellules IPS « susceptibles de produire à moindre coûts des tissus compatibles avec la majorité de la population japonaise ». Ainsi le patient pourrait être à la fois « donneur et receveur ». Il est également question de constituer une banque de cellules IPS à une échelle plus large, intégrant le Japon, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

 

Si la France possède une des plus grandes banques de cellules IPS au monde, comme l’affirme Georges Dagher de l’Inserm, elle n’est pas encore engagée sur des tests thérapeutiques avec des IPS. La France privilégie en effet la voie des cellules souches embryonnaires (CSEh) puisqu’elle a lancé cette année le premier essai clinique mondial à base de CSEh pour le traitement de l’infarctus du myocarde. 

 

1. Center for iPS Cell Research and Application, université de Kyoto.

Le Monde (Viviane Thivent) 01/12/2014

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