Japon : le DPI élargi

Publié le 3 Sep, 2021

La Société japonaise d’obstétrique et de gynécologie a modifié en avril ses recommandations sur le diagnostic préimplantatoire (DPI), l’élargissant aux maladies se développant à l’âge adulte. Au 30 juillet, 336 demandes de tests avaient été déposées, parmi lesquelles la société savante en a approuvé 302. Pourtant, cette pratique est largement controversée.

Approuvés en 2004 au Japon, les tests de diagnostic préimplantatoire étaient jusque là autorisés pour rechercher des « maladies génétiques graves » ou éviter des fausses couches à répétition[1]. Les « maladies génétiques graves » étaient définies comme « des affections altérant gravement la vie quotidienne ou menaçant la vie avant l’âge adulte ».

Selon les nouvelles recommandations, cette définition sera modifiée pour inclure les maladies mortelles à l’âge adulte, sans traitement efficace ou avec « un traitement imposant une charge importante au patient ». Ainsi, parmi les demandes traitées par la société savante, un patient atteint d’un cancer génétique de l’œil a demandé un DPI, bien que cette maladie « mette rarement la vie en danger ».

Nobuko Mikata, à la tête d’une association de patients souffrant de maladies neuromusculaires, a témoigné du « choc » et de la « colère » éprouvés parmi ses membres à l’annonce de cette décision. « Nous pouvons vivre nos vies avec un handicap si la société nous soutient » a déclaré une association similaire. « Nous nous opposons à tout test qui exclurait des vies parce qu’elles ont un handicap ».

Note de la rédaction : Le DPI est réalisé sur des embryons obtenus par fécondation in vitro. Il vise à détecter d’éventuelles anomalies génétiques de l’embryon, entrainant la destruction des embryons atteints et l’implantation de ceux qui en sont indemnes.

[1] Une application qui n’est pas validée scientifiquement à ce jour.

Source : Mainichi Japon (29/08/2021)

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