Marisol Touraine a lancé le 22 juin une « campagne d’information sur les compétences des sages-femmes », sous le slogan « Au moins six bonnes raisons de consulter une sage-femme ». Cette campagne suit de près la parution du décret relatif aux compétences des sages femmes en matière d’interruption volontaire de grossesse par voie médicamenteuse et en matière de vaccination (cf. L’avortement médicamenteux par les sages femmes est rendu effectif). De fait, elle vise à faire connaitre ces « nouvelles compétences », alors que « pour beaucoup de femmes, l’intervention des sages-femmes se limite souvent au suivi de la grossesse et à la pratique de l’accouchement ».
La priorité du ministère des Affaires sociales et de la Santé, depuis 2012 est de « renforcer l’identité médicale des sages-femmes, et d’étendre leurs compétences auprès des femmes en bonne santé », afin que les Françaises et Français soient « mieux protégés ». Ainsi Marisol Touraine se félicite que « grâce à la loi Santé votée en janvier 2016, elles puissent même pratiquer l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse ».
Sylvie Coché, sage-femme à Lyon depuis plus de 40 ans témoigne pour l’occasion et explique les évolutions de son métier : « J’ai l’impression qu’on était plus proche des patientes par rapport à aujourd’hui. La pression médico-légale est plus difficile à supporter maintenant. (…) On travaille différemment et l’aspect humain est réduit pour se protéger davantage(…) On multiplie les examens, les heures de surveillance pendant le travail. Avant, les femmes avaient beaucoup plus de liberté », explique-t-elle. Par ailleurs, « les patientes et leur entourage sont d’une exigence largement supérieure. Avant, ils nous faisaient plus confiance. A présent, les mères exigent certaines choses, affirment s’informer. ‘Je veux, j’exige, j’ai droit à’ : on entend plus souvent cela (…) Les parents veulent l’accouchement parfait, l’enfant parfait ».
Note Gènéthique : [Interview] Une sage femme face à l’avortement médicamenteux
AFP (22/06/2016); Pourquoi Docteur, Audrey Vaugrente (22/06/2016)