Une étude réalisée en Ontario a été publiée en janvier 2018 dans le Canadian Medical Association Journal montrant un lien entre les IVG pratiquées chez une mère et sa fille.
Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective menée sur 431 623 adolescentes nées entre 1992 et 1999. Deux groupes sont distingués : les adolescentes dont les mères avaient avorté précédemment dans une période allant de 4 ans avant la naissance jusqu’au 12 ans de leur fille et les autres adolescentes.
Au Canada, l’IVG est légalisée depuis janvier 1988. Ont été analysées pour les adolescentes, les IVG réalisées entre l’âge de 12 ans et leur 20ème anniversaire.
L’étude met en évidence chez les filles dont les mères ont avorté un risque deux fois plus élevé qu’elles-mêmes avortent par rapport aux autres adolescentes. Ce risque ne fait qu’augmenter avec le nombre d’avortements pratiqués chez la mère. 2,8% des adolescentes dont la mère n’a pas avorté, avortent contre 6,6% lorsque leur mère a avorté au moins une fois et 10,4% lorsque leur mère a avorté 4 fois et plus.
Néanmoins certains facteurs pourraient être pris en compte pour une étude plus poussée tels que la présence du père, la situation matrimoniale des parents et le niveau d’éducation.
Ainsi, une IVG chez la mère est un facteur qui influence la pratique d’IVG chez des adolescentes. Le stress psychologique pouvant être plus important suite à une IVG chez une adolescente que chez les femmes ayant un âge plus avancé, ces résultats devraient alerter.
Source : CMAJ (29/01/2018) – Intergenerational abortion tendency between mothers and teenage daughters: a population-based cohort study