Didier Sicard, Président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), fait le point sur la commercialisation du corps à l’occasion des Journées annuelles d’éthique qui s’ouvrent aujourd’hui. Le passage du ”corps personne” au ”corps machine”, réparable à l’aide de pièces détachées, lui semble un mouvement de société irréversible qui conduira à la commercialisation du corps. La France fait figure d’exception. Elle revendique l’ indisponibilité du corps et son inviolabilité et limite les dons d’organes à des parents très proches. Cette exigence crée des tentations, comme celle de se faire transplanter un rein en Inde ou au Moyen-Orient avec les connotations mafieuses de ce genre de marché.Par ailleur, Didier Sicard pointe un paradoxe : par crainte du handicap ”on est très exigeant pour les grossesses naturelles alors que dans le cadre d’une situation de performance procréatique chez des femmes plutôt âgées on leur fait courir un grand risque d’avoir un enfant prématuré (…) porteurs de sévères handicaps neurologiques”.C’est une situation très française, les autres pays européens pratiquent moins d’AMP et médicalisent moins les grossesses naturelles.
Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 16/11/04 – Le Quotidien du médecin 16/11/04