Inquiétudes concernant le recours à l’autogreffe de tissu ovarien pour retarder la ménopause

Publié le 28 Jan, 2020

Des experts britanniques ont fait part de leurs préoccupations concernant la réalisation de prélèvements de tissus ovariens en vue d’une ré-implantation ultérieure, dans l’objectif de retarder de plus d’une décennie le début de la ménopause.

Habituellement utilisée pour préserver la fertilité des femmes atteintes d’un cancer, la technique de l’auto-greffe de tissus ovariens consiste à retirer chirurgicalement une petite partie d’un des ovaires, qui est ensuite conditionnée en minuscules bandes et congelée. Ces bandes de tissus ovariens pourront par la suite être décongelées, puis greffées à nouveau.

Le professeur Simon Fishel, principal expert en FIV de ProFam, la société de Birmingham qui propose cette intervention, considère que cette technique peut être utilisée pour « augmenter les chances d’avoir un bébé plus tard dans la vie et permettre de lutter contre les problèmes de santé liés à la ménopause, tels que les problèmes cardiaques et l’affaiblissement des os ».

Ainsi, lorsque la patiente souhaite que le tissu ovarien soit réimplanté pour l’aider à avoir un enfant, il pourra être greffé près de la trompe de Fallope. Si elle souhaite ralentir la ménopause, la greffe sera effectuée à un endroit où l’approvisionnement en sang est bon, généralement sous l’aisselle.

Jusqu’à présent, 11 femmes ont subi cette intervention dont le montant s’élève à plus de 7000€. Mais la sécurité et l’efficacité du procédé à long terme n’ont pas encore été prouvées. Le professeur Fishel admet que la procédure est « expérimentale ».

En revanche le Dr Melanie Davies, qui préside l’association de préservation de la fertilité Fertility Preservation UK, met en garde « les femmes en bonne santé qui subissent des interventions chirurgicales qui ne seraient pas nécessaires autrement… dans l’espoir de préserver leur fertilité future et le remplacement des hormones ». Certes, « nous savons que la fertilité peut être rétablie chez une partie des femmes qui ont eu un cancer », dit-elle. « Mais aucune femme en bonne santé n’est encore passée par là et rien ne prouve que la greffe durera plus de 10 ans. (…) Elle sera donc d’une aide limitée pour le remplacement des hormones ».

 

Pour aller plus loin :

L’autogreffe de tissu ovarien, pour prélever la fertilité des femmes atteintes de cancer

Les autogreffes de tissu ovarien, un espoir pour les femmes après un cancer

Première naissance grâce à une autogreffe de tissus ovariens prélevés avant la puberté

Naissance après une autogreffe de tissu ovarien

BBC News, Charlotte Hayward (28/01/2020)

 

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