Infertilité : découverte du rôle clé de la protéine SKP1

Publié le 27 Mar, 2020

Des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, « ont identifié une enzyme qui joue un rôle crucial dans le maintien de l’appariement chromosomique pendant le stade pachytène de la méiose[1] », une étape « vraiment importante » dans le processus de fabrication des spermatozoïdes. « Sans cette protéine, appelée SKP1, la méiose ne peut pas passer à la métaphase, le stade de développement suivant pour la génération des spermatozoïdes ». Les résultats ont été publiés dans la revue Science Advances[2].

« Alors que certaines cellules de notre corps se divisent en quelques heures, le processus de fabrication du sperme, la méiose, prend à lui seul environ 14 jours du début à la fin. Et six de ces jours sont consacrés à l’étape appelée pachytène, lorsque les paires de chromosomes de la mère et du père d’un individu s’alignent et se connectent. » Pour professeur Jeremy Wang, biologiste à la Penn’s School of Veterinary Medicine, « si quelque chose se passe mal à ce stade, cela peut provoquer un défaut de méiose et des problèmes dans les spermatozoïdes qui en résultent, entraînant l’infertilité, la perte de grossesse ou des malformations congénitales ».

Ainsi, cette découverte « pourrait aider à surmonter les obstacles au traitement de certaines formes d’infertilité masculine », celles « dans lesquelles l’homme ne produit pas de spermatozoïdes mais où on trouve des cellules précurseurs de spermatozoïdes, les spermatogonies ».

Le biologiste entend aussi utiliser cette découverte « pour produire des spermatozoïdes artificiellement » (cf. Bébé parfait, eugénisme, transhumanisme : l’enchainement et PMA, le cheval de Troie du transhumanisme), pour ses recherches, afin d’« approfondir le mécanisme d’action par lequel SKP1 agit pour que les cellules puissent passer en métaphase, (…) et trouver des stratégies de lutte contre l’infertilité ». Les expériences menées sur les ovocytes ont également montré que le manque de SKP1 conduisait à un mauvais alignement des chromosomes et, in fine, à la perte de la plupart d’entre eux. « Maintenant que nous savons que SKP1 est nécessaire, nous cherchons les protéines avec lesquelles il interagit en amont et en aval afin de pouvoir étudier cette voie », déclare le chercheur.

En France « environ un couple sur huit rencontre des difficultés à concevoir un enfant et selon l’Inserm, et l’infertilité est d’origine masculine dans trois quarts des cas ».

Pour aller plus loin :

 


[1] « La méiose est processus naturel par lequel le nombre de chromosomes des cellules germinales masculines et féminines fusionnent, passant de 46 à 23. La méiose est divisée en 5 étapes et c’est pendant celle appelée “le pachytène” qu’a lieu l’appariement de chaque chromosome. »

[2] “SKP1 drives the prophase I to metaphase I transition during male meiosis” Science Advances, DOI: 10.1126/sciadv.aaz2129

Sources : Phys.org, Katherine Unger Baillie (25/03/2020) ; Pourquoi Docteur, Anaïs Col (26/03/2020)

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