Deux ouvrages récents évoquent le tabou des grossesses interrompues et les conséquences psychologiques sur la femme et son entourage.
Quel âge aurait-il aujourd’hui ? (1)
Le Docteur Stéphane Clerget, psychiatre, vient d’écrire “Quel âge aurait-il aujourd’hui ? Le tabou des grossesses interrompues“ dans le but de prévenir, accompagner et guérir des conséquences psychologiques des fausses couches, des interruptions volontaires de grossesse, et des interruptions médicales de grossesse. C’est le regard d’un psychiatre, a priori pas opposé à l’avortement, qui, à travers les confidences recueillies au cours de ses consultations, décrit les traces psychiques laissées par une interruption de grossesse chez la femme, mais aussi dans sa famille, et particulièrement ses enfants présents et à venir. Du traumatisme à la dépression, de la colère au déni ou à la culpabilité, il explique les réactions diverses, souvent niées par l’entourage et propose des remèdes dont la reconnaissance sociale du deuil périnatal, élargi aux fausses couches. Le Dr Clerget préconise de légitimer la douleur morale de la perte de l’embryon ou du fœtus, quelle qu’en soit la cause, et de mettre en place des rituels laïcs ou religieux de deuil. Pour soulager ces souffrances, il faut les reconnaître.
Des souffrances interdites
Depuis la loi Veil de 1975, 4 à 5 millions de femmes en France ont eu recours à l’avortement. Beaucoup viennent consulter un psychiatre, pour une dépression résistante, pour des angoisses de mort et sont surprises de découvrir que cela a commencé quelque temps après une IVG. Mais pour des raisons idéologiques personne en France n’ose évoquer les conséquences psychologiques et physiologiques de l’avortement.
Accompagner ces souffrances
“Le traumatisme post-avortement” du Dr F. Allard et de J.R Fropo (2), à travers de nombreux témoignages et l’analyse de la littérature médicale anglo-saxonne lève le voile sur ces souffrances et exhorte les femmes à en parler et accepter de se faire accompagner pour surmonter une épreuve qui affecte la sérénité familiale.