Une étude parue dans le New England Journal of Medicine revient sur un protocole de greffe d’organes qui n’est pas nouveau mais qui est encore peu utilisé et qui concerne la manipulation du système immunitaire du receveur, pour « faciliter la prise de greffon ». Cette technique est envisagée en particulier pour les 15 à 20% de patients qui rejettent systématiquement tous les greffons dans les heures ou les jours qui suivent la greffe, car ils présentent un taux trop important d’anticorps.
Avec cette technique, « il s’agit d’éliminer tous les anticorps de l’organisme du receveur avant la greffe (…) puis à lui administrer un traitement empêchant leur réapparition ». Le patient est « privé d’une grande partie de son immunité propre et reçoit en contrepartie de bons anticorps pour le protéger des infections ». Après la greffe, il « suit un traitement immunosuppresseur qui empêche le stock d’anticorps de se reconstituer ». Cette technique est donc « longue » et « nécessite une préparation de plusieurs jours, de sorte que l’organe doit être disponible au moment voulu ».
En outre, cette technique présente un coût « lourd à supporter pour les hôpitaux ». Pour cette raison, en cinq ans, seuls « une soixantaine de patients en a bénéficié en France ».
L’étude publiée la semaine dernière « montre que cette stratégie est efficace à moyen terme chez des patients dont l’espérance de vie est très limitée en l’absence de greffe ». Lionel Rostaing, médecin en transplantation rénale au CHU de Grenoble « espère que cette étude va convaincre les décideurs de développer cette offre ».
Le Figaro (18/03/2016)