Greffe d’organes : “La révolution silencieuse”

Publié le 19 Nov, 2015

  

Arthur Caplan, directeur d’éthique médicale au Langon Medical Center de la New York University se penche dans Forbes sur l’actuelle « révolution silencieuse dans la transplantation d’organes ».

 

Il évoque les avancées médicales concernant les nouvelles greffes qui ont permis la naissance de quatre enfants dont les mères s’étaient vues greffer un utérus en Suède, la transplantation de visages et de mains en France, aux Etats-Unis, en Chine, en Espagne et en Turquie. Toutes ces transplantations sont révolutionnaires à ses yeux car elles impliquent des organes non-vitaux. Elles sont réalisées non pas dans le but de sauver la vie d’une personne, mais d’améliorer sa qualité de vie, voire de lui permettre d’engendrer d’autres vies.

Ce changement de paradigme, le passage de la transplantation pour sauver des vies à celle pour en améliorer d’autres, implique un changement dans l’éthique qui a longtemps été la base du don d’organes. Les médecins et les patients doivent repenser le ratio risques/bénéfices de ces nouvelles formes de transplantations. En effet, les greffes supposent la prise d’immunodépresseurs puissants qui peuvent affaiblir certains organes. Si la prise de ces médicaments est essentielle pour les greffes qui sauvent des vies, elle pose question quand il s’agit de greffes qui ne sont pas indispensables pour vivre.

 

Arthur Caplan s’inquiète de l’effet que ces nouvelles greffes pourraient avoir sur le don d’organes car « c’est une chose, émotionnellement, de donner le foie ou le rein de son partenaire ou d’un de ses proches, mais c’en est une autre de donner leur visage, leurs mains ou leur utérus ». Or, pour l’instant toutes les greffes sont traitées de la même manière en termes de don par la loi et les autorités de régulations.

 

Il conclue que ce « nouveau monde des greffes » a besoin d’être repensé sur le plan éthique.

 

Forbes (17/11/2015)

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