Selon la revue The Lancet du 23 novembre 2012, plusieurs équipes hospitalo-universitaires françaises, menées par le professeur Xavier Jouven du Centre de recherche cardiovasculaire de Paris, sont parvenues à identifier "un nouveau type de rejet, ouvr[ant] la voie à des traitements spécifiques permettant de sauver des greffons". Ces résultats pourraient conduire à une modification des critères internationaux de rejet.
Jusqu’à cette publication, "les spécialistes avaient identifié deux types de rejets. Le premier dit ‘cellulaire’ (provoqué par certains globules blancs, les lymphocytes T) et le second, dit ‘humoral’ (provoqué par les anticorps). Désormais, ils sont au nombre de trois". En effet, les deux principaux auteurs de l’étude, Carmen Lefaucheur et Alexandre Loupy, "ont décrit un rejet appelé ‘vasculaire’, ‘qui est caractérisé par l’inflammation des artères du greffon en réponse à la présence d’anticorps dirigés contre le donneur’ selon leur termes exacts". En matière de transplantation rénale, ils précisent que cette nouvelle forme de rejet "augmente de neuf fois le risque de perte du rein".
Pour les chercheurs, ces nouvelles observations leurs permettent de dire que "dans l’état actuel de la classification internationale, 45% des patients présentant un rejet vasculaire sont classés de façon erronée". La journaliste poursuit en précisant que cette erreur "a pour conséquence une prise en charge thérapeutique inadaptée […] qui augmente le risque de perte du greffon". En effet, "ces spécialistes démontrent que l’utilisation d’une thérapie ciblant les anticorps améliore significativement le pronostic de la greffe chez ces patients".
Enfin, pour Carmen Lefaucheur et Alexandre Loupy, "ces données ouvrent un très large champ d’investigation dans le domaine de la transplantation d’organes et de la pathologie cardiovasculaire".
Lepoint.fr (Anne Jeanblanc) 27/11/12 – Le Quotidien du Médecin (Dr Irène Drogou) 29/11/12