Une importante étude britannique réalisée entre 1995 et 2006 révèle que "malgré de grands progrès dans la prise en charge, la prématurité reste grevée d’un taux élevé de complications néonatales". En effet, "le nombre de très grands prémas âgés de 22 à 25 semaines d’aménorrhée (SA) a augmenté de 44% sur la période, tandis que leur chance de survie s’est accrue de 13%". Ainsi, l’étude précise qu’ en 2006, "3 133 naissances de ‘très grande’ voire ‘extrême’ prématurité, entre 22 et 26 SA, ont été ressencées" et "le nombre d’admissions de nouveaux-nés âgés de 22-25 SA en unité de néonatalogie a progressé de 666 en 1995 à 1 115 en 2006". En outre, pour "les principales complications liées à la prématurité, c’est-à-dire la bronchodysplasie pulmonaire, les lésions cérébrales graves, l’hypotrophie ou une microencéphalie, la proportion d’enfants atteints était la même en 1995 et 2006". Enfin, "pour les rétinopathies, la proportion d’enfants touchés a progressé étrangement, passant de 13% à 22%, sans doute en raison d’un meilleur dépistage".
Les auteurs de l’étude avertissent: "admissions à la hausse, survie à la hausse et taux inchangé de complications" suggèrent que, "avec le nombre total d’anciens prémas sans handicap allant croissant, le nombre de problèmes de santé à long terme ira de même". Il précisent cependant que les chiffres rassurants concernant la survie des prématurés s’expliquent par une amélioration des pratiques en néonatalogie, ainsi que "la promotion de l’allaitement et la moindre administration des corticoïdes en postnatal", celle ci "ayant chuté de 71% à 21%, et ce, pour une durée diminuée par 2 (de 21 à 12 jours)".
Depuis 2006, les auteurs expliquent qu’ "il est peu probable que la morbidité se soit significativement modifiée […] compte tenu de moindres modifications des protocoles en néonatalogie".
Le Quotidien du médecin (Dr Irène Drogou) 12/12/12