Le 40ème anniversaire du texte de 1967 (Abortion Act), légalisant l’avortement en Grande Bretagne relance le débat. Dans le quotidien The Guardian, Lord David Steel, le député à l’origine de la loi lance un cri d’alarme "tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a trop d’avortements".
L‘année dernière 193 000 femmes ont eu recours à un avortement, 2 fois plus qu’au début des années 70. Pour Lord Steel, l’avortement est désormais utilisé comme une méthode de contraception. "C’est irresponsable", dénonce t-il.
Dans une lettre ouverte au public, le cardinal Keith O-Brien, président de la conférence épiscopale d’Ecosse et le cardinal Cormac Murphy-O’Connor, président des évêques d’Angleterre et du pays de Galles, affirment que l’avortement est devenu une source d’angoisse pour tous les habitants, indépendamment de leur croyance ou de leurs convictions politiques. Ils rappellent que la Grande-Bretagne fait partie des pays dont la loi sur l’avortement est la plus libérale "avec des avortements jusqu’à la 24ème semaine et dans les cas de handicaps – et quelques autres cas – jusqu’à la naissance".
Les associations pro avortement s’inquiètent elles aussi de ces chiffres et rappellent que 41 000 jeunes filles de moins de 20 ans avortent chaque année. Quant au planning familial, il estime que le problème vient du sous investissement dans les cliniques contraceptives et du manque d’éducation.
Si 77% des Britanniques soutiennent le droit à l’avortement, certains remettent en question le délai imparti par la loi. 48% des Britanniques pensent que la limite devrait passer à 20 semaines. En effet, des prématurés de 23 semaines peuvent survivre. "Il est ridicule que nous avortions des fœtus qui peuvent vivre", estime Nadine Dorries, député conservatrice. Pour l’instant, le gouvernement rejette cette demande.
Zenit 24/10/07- Le Temps (Eric Albert) 25/10/07 – Le Quotidien du Médecin 30/10/07