Entre 2010 et 2020, l’Espagne a enregistré plus de 2 500 bébés nés par gestation par autrui. Pourtant, cette pratique y est interdite, qu’elle soit commerciale ou « altruiste » c’est-à-dire sans rémunération (cf. Espagne : la Cour suprême condamne la GPA).
Un chiffre cité par trois ministres du gouvernement alors qu’une actrice de télévision, Ana Obregón, âgée de 68 ans, faisait la une d’un magazine people avec son enfant né par GPA aux Etats-Unis. Une occasion saisie par l’exécutif pour rappeler l’illégalité de cette pratique en Espagne. « C’est une forme de violence contre les femmes », a déclaré la ministre de l’égalité Irene Montero. Ses critiques ont été reprises par le ministre de la Présidence, Felix Bolaños, et le ministre du budget, María Jesús Montero.
En parallèle, quatre personnes, dont une femme qui venait d’accoucher, ont été arrêtées le 28 mars pour suspicion de GPA à l’hôpital régional Don Benito-Villanueva à Badajoz. Alors que les documents ne correspondaient pas à l’apparence de la jeune femme, l’enquête a révélé qu’un accord de GPA avait été conclu en Roumanie trois mois plus tôt pour une somme de 2000 euros. Une affaire similaire s’est déroulée une semaine précédente à Séville.
Complément du 03/04/2023 : Le 31 mars, Pilar Llop, ministre de la Justice espagnole, a déclaré être favorable à ce que la GPA soit considérée « comme un délit de traite des êtres humains ». La GPA « est une violation des droits humains des femmes et des enfants », explique-t-elle.
Complément du 06/04/2023 : L’actrice espagnole Ana Obregón a révélé que l’enfant qu’elle a adopté après l’avoir fait naître d’une mère porteuse aux Etats-Unis est en réalité sa petite-fille biologique, conçue avec le sperme de son fils décédé.
Sources : La Vanguardia (28/03/2023) ; Reuters, David Latone (29/03/2023) ; El Diario, David Noriega et Aitor Riveiro (29/03/2023) ; El Diario (01/04/2023) ; Reuters, David Latona (05/04/2023)