Membre de la Commission nationale d’éthique de Suisse, Bernard Kiefer revient sur la récente étude révélant qu’un tiers des personnes ayant recouru à l’assistance au suicide en Suisse entre 2001 et 2004 ne souffraient pas d’une maladie grave ou incurable (cf. Synthèse de presse du 05/11/08) pour dénoncer "le manque de surveillance dont font l’objet les organes de suicide assisté".
"Dans le vide juridique actuel, tout est permis", souligne l’auteur, rappelant que l’organisation Dignitas a déjà essayé les sacs sur la tête et l’hélium pour "aider" ses clients à se suicider… D’après lui, "dépourvue d’intérêt économique, la mort n’est plus un enjeu de domination" et la société toute entière tend à n’opposer à la mort que de l’indifférence. Mais pour Bernard Kiefer il est essentiel de "garder la mort au cœur du système social" parce que c’est "dans le regard collectif que se définit l’humain". Il en appelle à s’élever contre le suicide assisté avant qu’il ne se transforme "en vaste programme de disparition des exclus".
Le Temps (Bernard Kiefer) 25/11/08