Après une baisse « de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,84 en 2018 », la fécondité s’est stabilisée entre 2018 et 2019. Ce qui fait de la France pays d’Europe à la fécondité la plus élevée. Elle avait pourtant décru jusqu’à atteindre un seuil de « 1,66 enfant en 1993 ».
En 2019, on a recensé 714 000 naissances en France métropolitaine contre 720 000 en 2018. Une différence qui s’explique par une légère baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants, selon Gilles Pison, expert à l’INED[1]. Par ailleurs, « les femmes qui ont accouché en 2019 avaient en moyenne 30,8 ans ». Un âge « qui n’a cessé de progresser depuis 1977 » où l’âge moyen des femmes ayant accouché s’établissait en moyenne à 26,5 ans.
Pour Gilles Pison, la baisse intervenue au cours des dernières années en France est « à relativiser » : « moins 8% entre 2008 et 2018 », quand l’indicateur de fécondité a reculé de 23% aux Etats-Unis sur la même période, et de 17% au Royaume-Uni.
Selon l’analyse de l’INED, « la fécondité est en général élevée en Europe du Nord et faible en Europe du Sud ». Un écart qui existait « déjà il y a 30 ans » et qui semble donc « plutôt » lié « à des facteurs de fond » : « inégalités entre les hommes et les femmes plus marquées », « moins de politiques visant à favoriser le travail des femmes et à leur permettre de concilier travail et famille ». Selon l’analyste, quand « les couples préfèrent bénéficier de deux revenus », ils « repoussent à plus tard l’arrivée d’un enfant ». Avec pour conséquence, qu’ « à force de la reporter, une partie des femmes finit par renoncer à la naissance désirée ».
Pour aller plus loin :
Démographie : en France, la natalité toujours en berne
Belgique : la fécondité en berne
Russie : la PMA pour relancer une natalité en berne ?
Etats-Unis : fécondité et avortement en baisse
En Hongrie : vers un remboursement intégral des FIV pour stimuler la natalité
[1] Institut national d’études démographiques.
Population et Sociétés n°575, INED, Gilles Pison (03/2020)