France : La fécondité est en baisse

Publié le 17 Jan, 2017

Le bilan démographique publié chaque année par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fait état d’une natalité en baisse en France, pour la deuxième année consécutive. En 2016, 785 000 bébés sont nés : 14 000 de moins qu’en 2015, et 34 000 de moins qu’en 2014. Avec un indice de fécondité de 1,93 enfant par femme, la France demeure tout de même « le pays champion d’Europe des naissances ». L’Espagne, la Pologne ou le Portugal observent de leur côté une baisse constante depuis de nombreuses années.

 

Selon les démographes, les explications varient. Le nombre de françaises en âge de procréer est moindre : les femmes entre 20 et 40 ans sont nées après le baby-boom, elles sont donc moins nombreuses que leurs aînées. En outre, cette baisse n’est plus compensée comme les années précédentes par une augmentation de la fécondité aux âges plus élevés : « La fécondité reste stable à partir de 30 ans ».

 

Pour Marie Reynaud, responsable des études démographiques et sociales de l’Insee, « la crise économique peut avoir influé sur cette tendance à la baisse. Mais pour l’instant aucune donnée ne nous permet de l’affirmer avec certitude ». Magali Mazuy, spécialiste de la natalité à l’Institut national d’études démographiques, est également réticente à établir un lien direct entre des modifications de la politique familiale et une évolution démographique : « Les comportements individuels résultent de facteurs multiples. La politique familiale, qui permet aux couples d’avoir des enfants dans de bonnes conditions, a un impact parmi d’autres éléments ».

 

Gérard-François Dumont, géographe et démographe, relie pour sa part la baisse des naissances à la « perte de confiance des français dans la politique familiale, rabotée à plusieurs reprises ces dernières années ». Il cite notamment la baisse du pouvoir d’achat des couples qui veulent un premier enfant ou un enfant de plus, et la diminution des aides permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale. Pour ce démographe, « si l’on regarde l’évolution de l’indice de fécondité depuis les années 1980, on se rend compte qu’il est toujours corrélé aux décisions de politiques familiales. Ce n’est pas un phénomène uniquement français ». La baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants est « homéopathique », elle ne peut expliquer  à elle seule le recul de la fécondité.

 

Le solde naturel pour 2016 est de 198 000 personnes, il est « au plus bas depuis 40 ans ». Le nombre d’habitants est de 66,9 millions, 265 000 de plus que l’an dernier. Cette croissance de 0,4% est due essentiellement à l’excédent de naissance par rapport au décès et au solde migratoire. Le nombre de décès, 587 000, « reste élevé » mais moindre qu’en 2015.

 

L’espérance de vie, de son côté, augmente légèrement : 79,3 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes.

Le Parisien, Audrey Renault (18/01/2017); Le Monde, Gaëlle Dupont (17/01/2017); Le Figaro, Agnès Leclair (17/01/2017)

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