Des chercheurs du CNRS et de l’Inserm[1] ont mené des expériences visant à agréger des cellules souches embryonnaires humaines sans matrice de soutien externe, « uniquement avec l’aide d’aimants ». L’objectif est de venir en aide à la médecine régénérative en créant un tissu, épais ou de grande taille, formé de cellules et qui peut être déformé « à loisir ». Cet « assemblage cellulaire cohésif et organisé » peut aussi être « stimulé » de façon à mimer les contraintes physiques existant in vivo sur ce tissu.
L’équipe française, dont fait partir le professeur Menasché[2], a magnétisé les cellules souches embryonnaires humaines, « via l’incorporation de nanoparticules magnétiques, pour devenir de véritables ‘legos’ cellulaires déplaçables et empilables grâce à des aimants externes ». Puis dans « un dispositif d’étireur tissulaire magnétique, les cellules magnétisées sont d’abord piégées sur un premier micro-aimant, et l’agrégat formé par les cellules est piégé à son tour par un second aimant, mobile cette fois ». Les aimants en mouvement entrainent l’étirement ou la compression du tissu obtenu.
Dans leur étude publiée dans Nature Communications[3], les chercheurs précisent que l’incorporation des nanoparticules n’a pas eu d’impact sur le fonctionnement des cellules souches, ni sur leur capacité de différenciation. Par ailleurs, ils ont montré que des « ‘battements magnétiques’ mimant la contraction du cœur » ont entrainé la différenciation des cellules souches embryonnaires humaines en cellules cardiaques.
[1] Laboratoire Matière et systèmes complexes (CNRS/ Paris Diderot), laboratoire Adaptation biologique et vieillissement (CNRS/ UPMC), Centre de recherche cardiovasculaire de Paris (Inserm/ Université Paris Descartes).
[2] Cf. Recherches sur l’embryon : l’heure du choix pour le professeur Menasché.
[3] A 3D magnetic tissue stretcher for remote mechanical control of embryonic stem cell differentiation. Vicard Du, Nathalie Luciani, Sophie Richard, Gaëtan Mary, Cyprien Gay, François Mazuel, Myriam Reffay, Philippe Menasché, Onnik Agbulut, Claire Wilhelm. Nature communications, le 12 septembre 2017. DOI : 10.1038/s41467-017-00543-2.
CNRS (12/09/21017)