Lors des premières fécondations in vitro (FIV), les médecins ne réimplantaient qu’un seul embryon. Puis, il a été décidé d’en réimplanter plusieurs avant que des médecins ne reviennent sur leur décision et ne décident de n’en réimplanter qu’un seul. Des médecins belges ont étudié les répercussions de l’implantation de l’embryon au stade blastocyste, c’est-à-dire à 5 jours, plutôt qu’au 3ème jour, au stade division.
Rappelons qu’en Belgique, le gouvernement favorise l’implantation d’un embryon unique en remboursant mieux les deux premières tentatives si elles sont réalisées dans ce contexte.
Les coûts et les risques de naissances multiples ont conduit les médecins à diminuer le nombre d’embryons transférés, déclarent les auteurs de l’étude mais "pour que le transfert d’un embryon unique soit accepté par les patientes, les médecins, et les organismes payeurs, il doit être associé à un taux acceptable de grossesses".
L‘étude a donc porté sur 351 femmes qui subissaient leur première ou leur deuxième fécondation in vitro, à qui on a réimplanté pour la moitié d’entre elles des embryons au stade division et pour l’autre moitié au stade blastocyste. Les médecins souhaitaient étudier le taux de grossesse à 12 semaines ou plus, ainsi que celui des naissances. L’étude a cependant été arrêtée en raison du taux plus élevé de grossesses chez les femmes ayant reçu un blastocyste.
Pour les médecins belges, le succès enregistré avec les embryons de 5 jours est notamment dû à une meilleure sélection de ces embryons. A 3 jours, les critères de choix pour réimplanter un embryon sont essentiellement morphologiques et subjectifs. Ainsi chez des femmes de 36 ans et plus, 59% des embryons jugés d’excellente qualité à 3 jours n’ont pas le bon nombre de chromosomes. Ils ne sont plus que 35% parmi les blastocystes jugés de bonne qualité.
La réimplantation d’un embryon de 5 jours présente cependant des inconvénients notamment ceux liés à la survie difficile des embryons jusqu’à ce stade. Les médecins précisent que ces résultats n’assurent pas l’absence de malformation à long terme.
Ils estiment que de nouvelles études doivent être menées pour contrôler leurs données.
Le Quotidien du Médecin (Dr Guy Benzadon) 16/03/06