Dans une lettre ouverte adressée au Secrétaire d’Etat à la santé britannique[1], 45 eurodéputés, dont José Bové, ont exprimé leur sérieuse inquiétude de voir le Royaume-Uni légiférer sur la pratique controversée de la Fécondation in vitro à trois parents (Cf. Gènéthique vous informe du 3 février 2015).
Après que la Chambre des Communes ait effectivement voté l’autorisation de cette pratique (Cf. Synthèse Gènéthique du 4 février 2015), l’eurodéputé français José Bové a exprimé sur son site (jose-bove.eu) sa totale désapprobation. Il refuse que “nos sociétés [se soumettent] aux “diktats des apprentis sorciers”. La manipulation génétique irréversible de l’homme est une affaire trop sérieuse.
Il précise que “cette décision est contraire au droit européen et en particulier elle enfreint la Directive sur les essais cliniques de 2001”, ainsi que l’avait rappelé l’évêque catholique auxiliaire de Westminster John Sherrington lorsque qu’il avait fait part de ses “objections éthiques sérieuses”. Cette directive européenne stipule qu’“aucun essai de thérapie génique ne peut être entrepris s’il conduit à une modification du patrimoine génétique de la personne”.
Sachant que “la science n’est que vérité éphémère”, José Bové interpelle sur la “question fondamentale” de savoir si l’homme doit mettre en pratique toutes les techniques qu’il est capable d’appliquer. “Les évolutions des thérapies génétiques et des manipulations transgéniques sont trop rapides. Elles sont devenues incontrôlées voire incontrôlables. Jusque-là, l’essentiel de l’activité des généticiens s’était portée vers la manipulation génétique des plantes puis des animaux. Aujourd’hui, comme il fallait s’y attendre, l’homme est devenu l’enjeu principal.”
Parallèlement à la prise de parole de José Bové, le FigaroVox publie une tribune faisant le rapprochement entre l’actualité britannique et le film de science-fiction Bienvenue à Gattaca. En effet, la frontière entre réalité et science-fiction s’estompe lorsque la représentation nationale vote l’autorisation de modifier de l’ensemble des cellules d’un embryon pour créer un individu à “ADN hybride qu’il transmettra aux générations suivantes.”
[1] Lien vers le communiqué de presse ici.
http://jose-bove.eu/ (consulté le 05/02/2015) – La Croix (Tristan de Bourbon) 04/02/2015 – Le FigaroVox (Anne-Laure Debaecker) 05/02/2015