Fin de vie : l’ADMD auditionnée

Publié le 6 Juin, 2008

Mise en place à la suite de l’affaire Sébire*, la mission Leonetti, composée des députés Jean Leonetti (UMP), Gaëtan Gorce (PS), Olivier Jardé (Centre), Michel Vaxès (PC) et chargée d’évaluer la loi sur la fin de vie, poursuit ses auditions. Mercredi, c’était au tour de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), via son président, Jean-Luc Romero. Connue pour s’être mobilisée dans de grandes affaires, comme celles concernant Chantal Sébire, Vincent Humbert ou encore Hervé Pierra, l’ADMD, qui compte 45 491 adhérents, milite activement pour la légalisation d’une "aide active à mourir".

Pour Jean-Luc Romero, la loi Lenoetti actuellement en vigueur comporte de nombreuses "failles", dont la sédation terminale, l’absence de fichier national des directives anticipées (c’est-à-dire des dernières volontés du patient) et d’un observatoire des fins de vie. Il estime que, si l’euthanasie était légalisée, "entre 2 500 et 10 000" personnes y recourraient chaque année en France. "Ce n’est pas un problème marginal", a-t-il répété, rejetant l’idée d’une "exception d’euthanasie".

L‘ADMD plaide pour une légalisation de l’euthanasie fondée sur trois grands principes : "mettre le patient au centre du dispositif", que ce soit dans le cas "d’une maladie grave et incurable" et "prévoir une clause de conscience". "Des exigences qui n’ont pas suffi à convaincre les députés présents", selon La Croix. Ainsi, Jean Leonetti s’est demandé "comment être sûr que la "volonté" de la personne est non seulement libre de toute pression (…) mais qu’elle ne va pas fluctuer dans le temps ?", "comment poser concrètement "les limites" d’un droit à l’euthanasie ?". Sur cette dernière question, Jean-Luc Romero "n’a pas donné de détails, précisant simplement qu’en effet il fallait "poser des conditions""…

*Agée de 52 ans et atteinte d’une tumeur incurable, Chantal Sébire avait demandé à la justice, mercredi 12 mars, la possibilité de "bénéficier d’un suicide médicalement assisté" (cf. Synthèse de presse du 13/03/08). Sa demande avait été refusée par le tribunal de grande instance de Dijon le 17 mars (cf. Synthèse de presse du 18/03/08). 2 jours plus tard, elle était retrouvée morte à son domicile, après avoir absorbé un barbiturique (cf. Synthèse de presse du 20/03/08).

La Croix (Marine Lamoureux) 06/06/08

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