Fin de vie : Entre “faire vivre” et “faire mourir”, rechercher la voie éthique de l’accompagnement

Publié le 24 Jan, 2016

Les journées francophones des aides-soignants se sont tenues à Paris les 21 et 22 janvier dernier. Les participants se sont penchés sur la notion du « prendre soin » jusqu’à la fin de vie, et non plus « prendre en charge », pour faire entrer dans une « bonne mort » accompagné du « bon soin ». L’approche soignante, à la fois « humaniste » et « éthique », visait à proposer « une démarche d’accompagnement éthique qui replace l’homme souffrant au cœur du raisonnement ».

 

Le sociologue Tanguy Châtel, qui intervenait lors de ces journées, a rappelé que si l’espérance de vie est plus longue, la question se pose désormais « de l’espérance de vie en bonne santé ». Se basant sur les principes antiques du soin, il a cité Hippocrate : « Guérir parfois, soulager souvent, réconforter toujours » expliquant que « cette approche globale de l’individu souffrant conjuguant le corporel et le spirituel est aujourd’hui à interroger dans le cadre des soins en fin de vie ». Il se demande comment l’appliquer « à l’heure où l’on soigne parfois à tout prix sans guérir pour autant, où l’on peut soulager la douleur jusqu’à la sédation profonde et où le réconfort est un bien faible mot devant les affres existentielles face à la mort ? » et encore : « Faut-il nous sauver à tout prix de la mort et de la souffrance, avoir réponse à tout, y compris sur les souffrances existentielles propres à chacun ? »

 

Face au choix de l’euthanasie, s’il constate un changement de paradigme : aujourd’hui, « la volonté s’impose à la vie alors qu’avant la vie s’imposait à la volonté », il rappelle avec force « l’intérêt de la voie palliative » qui vise, entre « faire vivre » et « faire mourir », un « laisser mourir en accompagnant ».

Infirmiers.com (22/01/2016)

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