Fin de vie : du rôle de la médecine

Publié le 29 Juin, 2006

Véronique Margron, théologienne, revient sur l’acquittement de Jensen Morgen (cf. revue de presse du 15/06/06). Elle souligne la douleur et la souffrance de cet homme face à la maladie effroyable de sa jeune épouse. En même temps, elle "éprouve un malaise à l’instrumentalisation de cette détresse".

Elle rappelle que la médecine est là pour soulager les douleurs et non pour abréger la vie. La question centrale est celle de l’intention qui doit être mise au coeur de la réflexion sur l’accompagnement du mourant . "Apaiser la douleur au risque de la mort ne relève pas de la même intention qu’induire la mort pour supprimer cette souffrance".  La loi et le droit doivent soutenir "l’intention intègre de soulager jusqu’au bout".

Si la loi venait à autoriser à donner la mort,il faudrait s’inquiéter pour les plus faibles qui n’ont personne pour les défendre car il seront vite considérés "définitivement de trop"… Aucune loi ne peut décider qui doit mourir.

Pour Véronique Margron, "ne pas contrôler la mort, c’est en reconnaître le mystère". Face à ceux qui revendiquent de "mourir debout ou les yeux ouverts", elle montre plus de modestie face à la mort qui "en pareilles circonstances est désolation, terrible épreuve et question abyssale". La compassion "est d’abord de se battre contre le mal, de soutenir nos frêles existences jusque dans leur ultime souffle, de les estimer dignes et importantes (…)".

La Vie (Véronique Margron) 29/06/06

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