Le Comité Consultatif National d’Ethique a rendu le 8 juillet un avis (1) sur l’extension éventuelle du Diagnostic pré-implantatoire (DPI) à la création de “bébés-médicament “. Le premier cas a eu lieu aux Etats-Unis en 2000. 15 embryons ont été conçus par fécondation in vitro, puis 1 parmi eux a été sélectionné pour sa compatibilité génétique avec sa soeur qui était atteinte d’une maladie du sang. En France, 7 à 8 couples réclament aujourd’hui de pouvoir bénéficier de cette technique.
La question qui se pose est donc de savoir si l’on peut étendre le DPI à la sélection d’un embryon en vue du traitement d’autrui. Par la loi de bioéthique de 1994, le DPI sert à détecter la maladie chez les embryons fécondés pour ne conserver que l’embryon sain. Avec l’autorisation de la création de “bébés-médicament”, le DPI sélectionnerait également les embryons selon leur “compatibilité” génétique avec l’aîné malade. Les membres du CCNE ont estimé que “le désir légitime d’enfant n’est pas le droit à l’enfant-objet. Pas plus que l’on ne doit fabriquer des embryons pour la recherche et le soin, il n’est légitime d’envisager d’entreprendre une grossesse dans un autre but que le bien de l’enfant lui-même. (… ) “.
Puis le CCNE déclare : “en revanche, permettre qu’un enfant désiré représente, de plus, un espoir de guérison pour son aîné, est un objectif acceptable, s’il est second“. Quant à la décision des parents et au rôle du médecin, le CCNE estime que « les parents doivent aussi être clairement informés de l’éventualité que des embryons HLA compatibles ne soient pas obtenus. Cette information donnée par la médecine doit anticiper une éventuelle décision de refus de transfert d’embryons sains mais non compatibles, pour permettre aux parents de réfléchir à ce que serait leur décision dans une situation de ce type. » Finalement cet avis du CCNE entrouvrirait la porte aux bébés médicaments ? Les commentaires le laissent entendre…
1 – L’avis n°72 du CCNE, Réflexions sur l’extension du diagnostic pré-implantatoire, juillet 2002