Euthanasie, l’envers du décor

Publié le 16 Oct, 2019

L’euthanasie est dépénalisée chez nos voisins belges depuis 2002 ; une loi, dans le but annoncé d’éradiquer les pratiques clandestines, définit un encadrement du processus de décision et de mise en œuvre, et peut exercer un contrôle a posteriori du respect de ses dispositions.

 

Le présent ouvrage se présente à la fois comme un état des lieux après dix-sept ans d’application effective de la loi de 2002, et comme un vibrant plaidoyer en faveur de l’objection de conscience et du respect de la vie.

 

Au long de neuf chapitres rédigés par des praticiens de spécialités variées, mais tous confrontés personnellement à l’euthanasie, nous partageons leurs expériences, leurs interrogations, leur souffrance même et aussi leurs belles convictions d’hommes et de femmes engagés au service de leurs patients. De nombreux témoignages concrets vivants et émouvants viennent illustrer leurs propos.

 

Signalons d’abord « l’effet euthanasie » dans le monde médical et parmi les patients ;  l’application d’une telle loi alimente la surenchère des revendications visant notamment à ériger l’euthanasie en droit inaliénable de l’individu ; simultanément, elle exerce un effet corrupteur dans les esprits et par voie de conséquence dans l’usage des antalgiques, des sédatifs et dans l’éthique des soins palliatifs ; du coup, l’objection de conscience est stigmatisée, et on assiste à une instrumentalisation du médecin par la société, et à la montée d’un paternalisme mortifère à l’égard des patients réputés « éligibles » à l’euthanasie.

 

En défense, l’ouvrage propose une éthique de respect de la vie fondée sur une démarche professionnelle  rigoureuse, sur la prise en compte du point de vue du patient, et la recherche d’un choix concerté pour son accompagnement, particulièrement en fin de vie ; le tout en privilégiant l’écoute et une relation de qualité avec le patient.

 

Allant plus loin encore, le docteur Beuselinck préconise de s’inspirer de la « quête du sens » du fondateur de la logothérapie, le médecin-philosophe viennois Viktor Frankl,  et notamment de ses trois catégories de raisons de vivre : sens de l’accomplissement, sens de l’amour, sens de la souffrance.

 

Cet ouvrage de haute tenue mais passionnant à lire est à recommander particulièrement aux futurs médecins et infirmiers, qui seront fatalement un jour confrontés la question de l’euthanasie.

 

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