Aux Pays-Bas, les médecins sont « plus prudents face à une demande d’euthanasie ».
Alors que l’interprétation libérale de la loi élargit les possibilités d’accès à l’euthanasie, notamment aux personnes âgées « souffrant de ‘polypathologie’, de problèmes psychiatriques ou de démence, certaines personnes qui estiment leur vie ‘complète’ », un « Code de bonnes pratiques » en matière d’euthanasie devrait être publié en 2018. Mais le gouvernent a indiqué au préalable vouloir interroger la population sur ses questions concernant la fin de vie.
Ce nouveau gouvernement a de même « également mis un frein à plusieurs propositions de lois bioéthiques émanant du D66, parti politique social-libéral, comme celle d’instaurer des ‘accompagnateurs vers la mort’ pour les personnes estimant leur vie accomplie », souhaitant évaluer les « besoins réels » en la matière.
Concernant les cinq enquêtes diligentées à l’encontre de médecins soupçonnés de ne pas avoir respecté la loi en matière d’euthanasie, Agnès Wolbert, directrice de la NVVE[1], parle de « culture d’angoisse » des médecins. Du côté du procureur général, Rhinus Otte, on rappelle que « le Ministère public œuvre depuis toujours au respect de la loi euthanasie, dans les coulisses principalement, par voie d’avertissements. Si plusieurs cas font aujourd’hui l’objet d’une enquête plus approfondie, c’est parce que des conditions légales substantielles ont peut-être été violées. Les médecins ne peuvent agir selon leur propre éthique, mais ont le devoir de suivre leur déontologie et la loi ». Les enquêtes légales pour pénibles qu’elles soient rappellent que la société ne peut s’affranchir « d’une juste exécution des lois ».
[1] Nederlandse Vereniging voor een Vrijwillig Levenseinde, l’ Association néerlandaise pour une fin de vie volontaire.
Institut Européen de Bioéthique (24/04/2018)