Au Portugal, le président Marcelo Rebelo de Sousa a annoncé hier opposer son veto à la loi visant à autoriser l’euthanasie et le suicide assisté (cf. Portugal : Le Parlement adopte une nouvelle loi dépénalisant l’euthanasie). Le texte est renvoyé au Parlement une nouvelle fois qui a quelques jours pour le modifier.
Pour le Président, le texte comporte des « perplexités inattendues » suite à sa révision après la saisine de la Cour constitutionnelle. Le motif pour recourir à l’euthanasie, une « maladie incurable et mortelle » devient « une maladie grave ou incurable » au sein d’un article du projet de loi, pointe le Président. Et l’article qui contient « les définitions essentielles pour l’application de la loi, définit la maladie grave ou incurable comme une maladie grave et incurable », relève-t-il.
Pour Marcelo Rebelo de Sousa, cela mérite d’être clarifié : « une chose est une maladie grave, une autre une maladie incurable, une autre encore une maladie mortelle », et le législateur doit préciser dans quel cas il entend autoriser l’euthanasie. Et, si être atteint d’une « maladie mortelle » n’est plus requis pour recourir à l’euthanasie, cela correspond à un « changement considérable dans la pondération entre les valeurs de la vie et de la libre autodétermination », estime le Président portuguais. Un changement dont il doute qu’il emporte l’approbation de la société portuguaise.
Le Parlement doit être dissous dans les prochains jours. La révision de la loi pourrait donc être reportée à la prochaine législature. Pour le médecin et ancienne députée du CDS-PP Isabel Galriça Neto, « il sera très difficile de faire une loi bien faite qui ne permette pas les abus » (cf. Belgique : un médecin suspendu après une euthanasie illégale).
Source : Expresso, David Dinis (29/11/2021)