Dans le cadre de l’étude EPIPAGE sur la grande prématurité coordonnée par l’Inserm, le Dr Caroline Moreau et son équipe ont publié dans la revue scientifique British Journal of Obstetrics and Gynecology* une étude sur les liens entre avortement et grande prématurité. Cette étude confirme le travail de Brent Rooney et du Dr. Byron Calhoun qui ont publié en 2003 dans le Journal of American Physicians and Surgeons une synthèse de 49 études selon lesquelles l’avortement renforcerait le risque de grande prématurité.
L’étude française a été menée sur 2 837 femmes qui ont accouché en 1997. Le groupe se divise en trois : 1 943 femmes ont accouché très prématurément (entre 22 et 32 semaines), 276 femmes ont accouché de manière modérément prématurée (entre 33 et 34 semaines), et 618 femmes ont accouché à terme (41 semaines). Il en ressort qu’après un avortement le risque d’accoucher prématurément est très supérieur à la normale : il est augmenté de 70 % entre 22 et 27 semaines et de 40 % entre 28 et 32 semaines.
Le Dr Moreau explique qu’après un avortement, il y a des risques que le col utérin ne se referme pas complètement provoquant la pénétration de bactéries, cause d’infections graves pour les grossesses futures. Par ailleurs, la muqueuse utérine peut être également endommagée ce qui affectera le développement de l’enfant au cours d’une grossesse ultérieure.
* Moreau C, Kaminski M, Ancel PY, Bouyer J, Escande B, Thiriez G, Boulot P, Fresson J, Arnaud C, Subtil D, Marpeau L, Roze JC, Maillard F, Larroque B; EPIPAGE Group; Previous induced abortions and the risk of very preterm delivery: results of the EPIPAGE study. BJOG. 2005 Apr;112(4):430-7.
lifenews.com 15/05/05