Le gouvernement espagnol vient d’annoncer qu’il approuvera en mars 2011, un projet de loi "sur les soins palliatifs et la mort digne".
Alfredo Perez Rubalcaba, premier vice-président et ministre de l’intérieur a précisé que "ce n’est pas une loi d’euthanasie" mais qu’il s’agit de donner aux malades en phase terminale "le droit de mourir sans douleur quand la science médicale le permet".
Le ministère de la santé espagnol a expliqué que cette nouvelle loi garantira l’accès aux soins palliatifs aux personnes en phase terminale qui le demandent et leur donnera la possibilité de vivre leurs derniers jours à domicile. Elle donnera également aux malades le droit de refuser une prolongation artificielle de leur vie. Alfredo Perez Rubalcaba a indiqué que cette future loi pourrait s’inspirer de l’ "excellente législation" française, la loi de 2005 qui donne la possibilité aux médecins, dans le cadre d’une procédure collégiale, de "décider de limiter ou d’arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n’ayant d’autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie".
Les partisans du "suicide assisté" voit dans ce projet de loi une mesure "allégée" qui ne correspond pas au programme du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de 2004 qui avait annoncé la création d’une commission parlementaire sur l’euthanasie. D’autres ont dénoncé une euthanasie déguisée car le refus de traitement et la sédation terminale sont déjà autorisés par la loi. L’association Droit de vivre (Derecho a vivir) considère que le gouvernement donne "le droit à la mort, non pas à une vie digne". Benigno Blanco, président du Forum espagnol de la famille a dénoncé "une loi profondément injuste qui briserait encore plus notre société".
Le Monde (Sandrine Morel) 22/11/10 – Liberation.fr 19/11/10, 20-21/11/10