En fin de vie, maintenir une capacité relationnelle ou anesthésier ?

Publié le 14 Juin, 2016

Danielle Moyse[1] réagit aux courriers de lecteurs reçus à la suite de son article du 8 mars : Faut-il « mourir sans rencontrer la mort » ?, à propos de la sédation profonde et continue désormais autorisée par la loi Claeys Leonetti.

« Cette tendance à l’anesthésie des mourants a privé la mère d’une lectrice de tout lien ultime, et lui a imposé une mort sans rapport réel avec le rythme de sa vie finissante ». Ne lui a-t-on pas « volé sa mort » ?

 

A l’instar de cet exemple, Danielle Moyse plaide pour le « maintien de la capacité de présence » comme « soin éminent ». Et regrette qu’il ne soit pas « perçu comme une action digne de ce nom par tous les médecins ». Si « les médecins ont bien été formés à soigner pour guérir, ont-ils vraiment appris à soigner pour soigner ? (…) Ne sont-ils pas, comme tous les hommes du XXIème siècle, ficelés par l’exigence d’efficacité » voire par celle du « rendement » ?

 

« Que faire quand on ne peut plus rien faire ? », telle est la question qui se pose au médecin lorsqu’au cours de l’évolution d’une maladie, quand tous les traitements se révèlent inefficaces. Or les médecins n’ont pas été vraiment préparés à cette situation, qui nécessite un « retournement complet » de ce que nous entendons par « action » : « lorsque la guérison ne peut plus être un objectif, il y a plus à faire que jamais : maintenir une capacité relationnelle par delà les mots, accompagner des familles éprouvées, les aider à donner un sens à ce qui paraît ne pas en avoir, quand bien même cela ne peut être mis au compte des réussites thérapeutiques ».

 

[1] Danielle Moyse est chercheuse associée à l’Iris, au CNRS, à l’Inserm et à l’EHESS et expert Gènéthique.

La Croix (14/06/2016)

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