Dans le quotidien Le Monde, le docteur Frédéric Chaussoy, qui vient de bénéficier d’un non lieu dans l’affaire Humbert, déclare que ceux, qui comme lui ont aidé une personne incurable à mourir, ne sont pas des assassins. Pour lui, il s’agit à présent d’autoriser dans des situations exceptionnelles, une aide à mourir, strictement encadrée.
Il regrette les termes de la loi visant à améliorer les conditions de fin de vie, car il estime que « cette loi n’aurait été d’aucune utilité à Vincent ». Elle aurait seulement autorisé de cesser de le nourrir «entouré des siens et surveillé par une équipe médicale ». Il s’interroge sur ce qui reste d’humanité dans cette proposition. "A quoi ressemble une société qui se satisferait de pareils faux-fuyants ?"
Pour le Dr Chaussoy, "nous avons tous le devoir d’entendre et d’écouter ce que réclament ces frères humains qui ont perdu l’usage de leur corps, mais pas leur liberté d’adultes majeurs et sains d’esprit". Il soutient donc Laurence Tramois et Chantal Chanel qui viennent d’être renvoyées devant la cour d’assises pour une affaire similaire à celle de Vincent Humbert (cf revue de presse du 06/01/06). Il estime que ces 2 femmes ont juste accompagné "avec humanité et compassion, la fin de vie de leur patiente dans sa dignité et à sa demande et à celle de sa famille".
Enfin, il approuve les propos de Bernard Kouchner préfaçant son livre : "il faudra encore du temps avant d’en arriver à un consensus social qui ouvrirait le droit à une mort choisie. Ne serait-il pas plus facile d’agir au nom de la souffrance pour que l’individu, la personne, soit seul à décider de sa fin et non la société qu’il faut parfois bousculer pour qu’elle avance".
Le Monde 16/03/06