Diversification de la contraception

Publié le 26 Avr, 2010

Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) intitulé "Evaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées", remis en février 2010 à Roselyne Bachelot, indique que les "échecs de contraception" restent importants malgré une couverture contraceptive étendue en France, avec une prédominance de la pilule, théoriquement efficace. Cet état de fait "reflète les difficultés des femmes dans la gestion de leur pratique contraceptive au quotidien" explique le rapport.  6 femmes sur 10 utilisent la pilule en France et ont "le choix entre une bonne trentaine de pilules différentes". De plus, de nouvelles pilules arrivent : Qlaira, en vente depuis septembre 2009 dans les pharmacies, constituerait un progrès en réduisant les effets secondaires de la contraception orale sur le système cardiovasculaire, et plus particulièrement les risques thromboemboliques, qui sont la principale contre-indication à la prise de pilule contraceptive. Pendant longtemps, les laboratoires ont essayé sans succès de remplacer l’oestrogène de synthèse présent dans la pilule par l’hormone produite naturellement par l’ovaire, l’oestradiol, afin d’en réduire les effets secondaires, ce à quoi serait parvenu le laboratoire Bayer avec Qlaira.

Le Pr. Christian Quéreux, gynécologue-obstétricien au CHU de Reims explique toutefois que cette nouvelle pilule est "un pari sur l’avenir. Il faudra peut-être dix ou quinze ans avant de savoir si elle diminue effectivement ces effets secondaires. […] On ne doit donc pas transgresser les règles de prudence habituelles sur les contre-indications, et pour le moment considérer que c’est une pilule comme une autre". Le Pr. David Serfaty, président de la Société française de gynécologie affirme qu’une autre pilule – détenant des propriétés similaires à Qlaira avec un autre progestatif – développée par Théramex pourrait être mise en vente en 2011. Une troisième enfin, contenant un oestrogène naturel, est en cours de développement chez Pantarhei, un groupe hollandais. Elle aurait "un effet protecteur sur le sein, mais ne sera pas disponible avant quelques années". Ces pilules de troisième génération ne sont pas remboursées, les fabricants voulant garder leur liberté de tarification. L’une d’elles cependant, Varnoline de Schering, microdosée, est remboursée par la Sécurité sociale, comme certains génériques de pilules de troisième génération, tels que Désobel G 20 ou Désobel G 30 conçues par les laboratoires Effik.

Le Figaro précise également que la palette dite contraceptive s’est agrandie pour les femmes ne voulant pas ou ne pouvant pas prendre une contraception orale : patch, anneau vaginal, implant, stérilet. Délivrant les mêmes hormones que la pilule oestro-progestative, le patch et l’anneau vaginal ont les mêmes contre-indications que cette dernière. Le patch augmenterait le risque de phlébite explique le Pr. Quéreux. Certains médecins, tel le Dr. Serfaty, sont pour une utilisation plus importante du Nuvaring, l’anneau vaginal. L’implant s’insère sous le bras et permet une contraception efficace durant 3 ans. Cependant, "il provoque chez 20% des femmes des saignements qui peuvent persister au point qu’il faille le retirer. Or il est parfois difficile à repérer et à extraire" souligne le Pr. Quéreux. Le stérilet [NDLR : présenté comme contraceptif mais qui a aussi un effet abortif] se vend plus qu’auparavant, notamment le stérilet hormonal. Face aux oublis fréquents de pilule, les gynécologues sont de plus en plus nombreux à recommander le stérilet. La sociologue Natalie Bajos a lancé une étude visant à mieux cerner l’impact des nouveaux modes de contraception, dont les résultats paraîtront en 2011.

Le Figaro ( Martine Lochouarn) 26/04/10

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