L’association suisse d’assistance au suicide Dignitas défraie de nouveau la chronique (cf. Synthèse de presse du 29/02/08). En effet, depuis un mois, elle propose à ceux qui le souhaitent de se suicider en s’étouffant avec un sac rempli d’hélium plutôt que de recourir au natrium pentobarbital qui doit être prescrit par un médecin.
Ces pratiques sont filmées afin d’ "attester d’un acte libre effectué par le patient" puis transmises à la police. "Le patient met lui-même un sac en plastique sur sa tête et étouffe", "pendant plusieurs minutes le corps des mourants continue de bouger. C’est difficile", raconte, Jürg Vollenweider, adjoint au procureur de Zurich.
Pour Jürg Vollenweider ces méthodes révèlent qu’il est "temps de débattre d’une vraie loi en Suisse sur l’aide au suicide", "pas pour l’interdire mais pour disposer de règles claires". Aujourd’hui, si l’euthanasie reste interdite en Suisse, le suicide assisté est un recours possible "si l’acte est altruiste et sans mobile égoïste".
Rappelons qu’à l’automne dernier, le ministre de la Justice, Christophe Blocher, avait refusé de légiférer sur le sujet "car ce qui réglemente l’homicide l’autorise". Le Conseil fédéral avait, en décembre, confirmé cette décision : une réglementation fédérale conférerait à ces organismes une forme de reconnaissance étatique qui pourrait encourager le tourisme de la mort.
Le Temps (Anne Fournier) 19/03/08