Le journal scientifique The American Journal of Pathology, de janvier 2002, publie les expériences d’une équipe de chercheurs français de l’Inserm démontrant qu’il serait possible de dépister des maladies génétiques du fœtus par une simple prise de sang chez la mère en début de grossesse.
Actuellement, le dépistage de toute anomalie génétique ou chromosomique se fait à partir de cellules fœtales effectuées par amniocentèse (ponction du liquide amniotique entre la 16ème et 18ème semaine de grossesse) ou par biopsie (prélèvement de tissus placentaires par voie vaginale). Ces pratiques ne sont pas sans risque de fausse couche pour la femme (plus de 2 %). Déjà les chercheurs du Centre de recherche de l’hôpital Saint François d’Assise de Québec avaient identifié en août dernier le nombre exact de cellules fœtales présentes dans le sang maternel au cours du développement du fœtus (cf. revue de presse du 29/08/01).
Dans le sang de la mère qui porte un fœtus normal, il y a une cellule fœtale par millilitre de sang alors que dans le cas d’un fœtus trisomique, il est dénombré six cellules fœtales par millilitre. Par ailleurs, les cellules fœtales sont plus grosses que les cellules sanguines maternelles. Ainsi, l’équipe française (dirigée par Patricia Paterlini-Bréchot) a utilisé une méthode de tri fondée sur la taille des cellules pour parvenir à isoler les cellules fœtales pures. Puis, une méthode d’analyse moléculaire, avec recherche de marqueurs génétiques maternels et paternels, complète le premier tri.
L‘équipe de l’Inserm est en train d’évaluer ce procédé, notamment pour le diagnostic de la trisomie 21 et de la mucoviscidose.
Comment ne pas s’inquiéter de techniques de dépistage toujours plus précises et sélectives utilisées majoritairement pour éviter des naissances d’enfants atteints et non pour aider la recherche sur ces maladies et développer l’accueil de ces enfants dans notre société ? Il est révélateur de remarquer que chaque mois la presse annonce les travaux entrepris par des équipes pour mieux dépister la trisomie 21 mais jamais ceux d’équipes qui essaient de la soigner. Nous assistons à une médecine qui supprime le malade au lieu de supprimer la maladie… (ndlr)
Le Figaro (Dr Martine Perez) 22/01/02 – La Croix 24/01/02 – Le Quotidien du Médecin 23/01/02 – Libération (Julie Lesterade) 26-27/02/01 – Le Monde (Paul Benkimoun) 01/02/02 – Cybersciences.com 25/01/02