Une équipe de chercheurs de l’Institut Weizmann dirigées par le Dr Jacob Hanna a développé des « embryons synthétiques » de souris « sans limites en termes de développement ». Les « modèles » d’embryon de souris obtenus étaient dotés d’un cœur qui bat, d’un cerveau avec « des plis bien formés », un sac vitellin, un tube neural, un tractus intestinal, un placenta et une circulation sanguine naissante après huit jours de développement, soit près de la moitié des 20 jours de gestation nécessaires pour une souris.
Dans cette nouvelle étude, l’équipe a entrepris de cultiver les « embryons de synthèse » uniquement à partir de cellules souches de souris cultivées depuis des années dans une boîte de Pétri, sans partir d’un ovule fécondé. Ces résultats ont été présentés lors du 10ème congrès international IVIRMA (cf. Des embryons de souris survivent quelques jours dans un « utérus artificiel »).
Vers une application chez l’homme ?
Avant de placer ces cellules dans un « utérus artificiel », ils les ont divisées en trois groupes : un dans lequel elles ont été laissées telles quelles et deux autres dans lesquels les cellules ont été prétraitées pour générer des tissus extra-embryonnaires. Une fois mélangées dans le dispositif, 0,5 % d’entre elles ont formé des sphères qui se sont transformées en une « structure semblable à celle d’un embryon ». Par la suite, les chercheurs ont pu observer le placenta et les sacs vitellins se former à l’extérieur des embryons et le développement s’effectuer « comme pour un embryon naturel ».
« Comparés à des embryons naturels de souris, les modèles synthétiques présentaient 95% de similitudes, tant au niveau de la forme des structures internes que des schémas d’expression génétique des différents types de cellules, et les organes observés dans les modèles donnaient tous les signes d’être fonctionnels », affirme Jacob Hanna.
Le chercheur voudrait à l’avenir développer ce type de protocole chez l’homme pour « créer un modèle synthétique similaire à l’embryon et isoler ensuite les cellules dont nous avons besoin ». « Nous n’aurons pas à dicter aux organes en développement comment ils doivent le faire. L’embryon lui-même le fait mieux », ose le chercheur.
Source : La Vanguardia (22/04/2023)