Des chercheurs développent in vitro des embryons humains pendant 13 jours, et réclament l’autorisation d’aller plus loin

Publié le 5 Mai, 2016

Une équipe internationale de chercheurs « rapporte avoir réussi à cultiver in vitro des embryons humains pendant 13 jours avant d’arrêter l’expérience pour respecter les recommandations scientifiques de recherche sur l’embryon en vigueur dans plusieurs pays ». Les résultats de leur étude ont été publiés mercredi dans la revue Nature et Nature Cell Biology. Ils expliquent avoir « mis au point de nouvelles techniques de culture imitant l’environnement utérin ».

 

Les biologistes de la reproduction voient dans ces résultats « une avancée » qui « pourrait améliorer les chances de réussite de la fécondation assistée et aider à comprendre les fausses-couches précoces ».D’autres espèrent « étudier les causes potentielles de l’autisme et trouver pourquoi des produits chimiques dans l’environnement peuvent affecter le développement de l’embryon ».

 

Les embryons développés in vitro pendant 13 jours n’ont eu « aucun contact avec des cellules maternelles, ce qui montre la possibilité d’un auto-développement de l’embryon humain » conclue le Professeur Magdalena Zernicka-Goetz, responsable de la partie des travaux menés en Grande Bretagne. Toutefois elle « n’a pas la certitude que les embryons étudiés présentent un développement parfaitement similaire à ceux développés dans l’utérus d’une femme ». Elle avait précédemment mené les mêmes études chez la souris.

 

Dans un protocole de fécondation in vitro, les embryons « doivent être implantés au plus tard le septième jour dans l’utérus de la femme pour pouvoir survivre ». La recherche sur l’embryon est autorisée jusqu’au 14ème jour aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, ou encore en Australie : il s’agit d’un « consensus international qui repose sur une forme de pragmatisme éthique et quelques données biologiques ». Mais plusieurs les chercheurs impliqués réclament de « prolonger de deux jours la limite fixée au développement de l’embryon in vitro, pour étudier la troisième étape de formation de l’embryon ».

 

Le Nuffield Council of Bioethics au Royaume Uni a annoncé « qu’il examinera sous peu cette question éthique ».

 

AFP (4/05/2016); Jean Yves Nau (5/05/2016)

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